Révolution ou Guerre n°3

(Février 2015)

PDF - 522.2 ko

AccueilVersion imprimable de cet article Version imprimable

Grèves en Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne : la bourgeoisie censure les luttes ouvrières ! (20 octobre 2014)

Nous reproduisons ici le communiqué que nous avons publié sur notre site web (igcl.org) et envoyé à nos contacts le jour même où les cheminots de Liège et Charleroi en Belgique se lançaient dans une grève sauvage illégale alors que les syndicats avaient déjà prévu des journées d’action et de grève nationale pour encadrer et contrer cette combativité croissante. Outre les possibilités immédiates – difficiles à apprécier sans être directement sur place – il nous semblait important de mettre en avant la simultanéité de ce combat avec les grèves à répétition dans les transports en Allemagne, chemins de fer et compagnie aérienne. Aurions-nous eu les moyens d’une intervention sur place, notre communiqué aurait été plus agitatoire avec des mots d’ordre concrets d’extension des grèves sans attendre les journées d’action syndicale. La combativité ouvrière qui s’est exprimée par la suite, en particulier dans les affrontements violents entre dockers et métallurgistes lors de la manifestation de Bruxelles du 6 novembre, est venue confirmer qu’il existait dans la situation immédiate une possibilité pour la classe comme un tout ; possibilité qui, in fine (journée d’action du 15 décembre), a été étouffée par la tactique syndicale. Enfin, la forme "tract" de notre communiqué aurait pu permettre à tout ouvrier ou militant de la reproduire et de la diffuser dans les assemblées, les manifestations et les lieux de travail et servir ainsi d’orientation générale pour laquelle combattre.

Aujourd’hui même, 20 octobre, le personnel de la Lufthansa (la compagnie aérienne allemande) est de nouveau en grève prenant ainsi le relais de la grève des cheminots allemands de ce week-end et de mercredi dernier. Le fait que ces luttes paralysent les transports nationaux et internationaux oblige les médias de la bourgeoisie à les mentionner au risque, sinon, de se décrédibiliser complètement.

Mais, aujourd’hui même, 20 octobre, qui – en dehors de la Belgique – a pu savoir que 5 à 7000 manifestants ont manifesté hier à Bruxelles contre les effets de la crise ? Qui sait, qu’aujourd’hui, ce matin même, 20 octobre, les cheminots de Charleroi sont en grève sauvage contre le sabotage du « syndicat autonome des conducteurs de train (SACT) [qui] "va manifester son mécontentement par des actions musclées qui se dérouleront dans un cadre légal et seront annoncées bien à l’avance, afin que la clientèle ne soit pas prise en otage", a-t-il affirmé dimanche soir sans avancer aucune date. » (Journal belge Le Soir, 19 octobre, la veille donc !) Qui a su qu’il y a une semaine, déjà, les cheminots de la région belge de Louvière s’étaient déjà mis en grève sauvage ?

Qui a su – en dehors de la Grande-Bretagne – que grèves et manifestations avaient eu lieu dans tout le pays toute la semaine dernière, sous le contrôle des syndicats, jusqu’à de grandes manifestations à Londres, Glasgow, etc. ?

Les médias bourgeois censurent systématiquement toute nouvelle sur les luttes ouvrières. Il ne faut pas que la grève ’sauvage’, c’est-à-dire illégale et contre les syndicats, des cheminots de Liège et Charleroi ne représente un exemple à suivre et soit repris ailleurs ! Alors, c’est aussi une de leurs tâches, il appartient aux révolutionnaires avec leurs faibles moyens d’essayer de contourner le mur du silence de la propagande bourgeoise ; ou encore le mur des mensonges et déformations lorsque la bourgeoisie ne peut plus taire l’opposition active des travailleurs, dans la lutte collective, de classe, aux effets catastrophiques de la crise économique sur leurs conditions de vie et de travail.

Car la réalité est celle-ci : sur tous les continents, sur tous les pays, la classe ouvrière essaie de résister par la lutte. Et si ces combats sont encore largement insuffisants aujourd’hui pour faire reculer la bourgeoisie sur ses attaques, ils n’en représentent pas moins un obstacle immédiat et un danger historique pour le capital.

Les grèves à répétition en Allemagne, même si elles restent sous le contrôle des syndicats, manifestent la volonté de lutte des travailleurs. Le prolétariat en Allemagne, cœur du prolétariat international, principale puissance impérialiste d’Europe, résiste aux attaques contre ses conditions de vie malgré les appels à l’union nationale. Et malgré les discours et l’ambiance guerrière croissante que la bourgeoisie allemande et internationale propage de plus en plus : Ukraine, Moyen-Orient, etc. La profondeur et l’aggravation de la crise économique sans fin du capital exacerbent à la fois les rivalités et les guerres impérialistes et les attaques contre la classe ouvrière. Et cela dans tous les pays !

Le fait que les travailleurs en Allemagne luttent aussi contre les attaques et les effets de la crise apporte un démenti flagrant aux mensonges sur la prospérité et la vitalité de l’économie capitaliste allemande, Exemple à suivre nous disent-ils dans tous les pays pour justifier les sacrifices. La lutte des cheminots, voilà l’exemple à suivre partout. Il n’y a pas d’autre solution pour défendre au mieux nos conditions de vie face à la crise économique. Il en va de même face aux bruits de bottes guerriers : c’est en résistant à la crise, que les travailleurs, ouvriers, salariés, prolétaires, peuvent aussi entraver la marche inéluctable du capitalisme à la guerre impérialiste généralisée, à une 3ème Guerre mondiale – préparation, marche et éclatement dont la facture, ô combien lourde et sanglante, sera, une nouvelle fois, présentée aux travailleurs. Révolution ou guerre, telle est l’alternative ! Il n’y aura pas d’autre voie.

Par delà les frontières, nos intérêts de classe et la lutte sont les mêmes !
Luttons contre les effets de la crise du capitalisme et de sa marche à la guerre généralisée !
Luttons contre l’union nationale et la mystification démocratique !
Suivons nos frères de Belgique, d’Angleterre, et surtout d’Allemagne !

GIGC, 20 octobre 2014.

Accueil