(Semestriel - Septembre 2016) |
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Luttes ouvrières dans le monde
Au moment même où les manifestations se multipliaient en France et où des grèves semblaient s’y étendre, les travailleurs en Belgique manifestaient contre les mêmes attaques. C’est sur toute la planète, sur tous les continents, que la classe ouvrière est contrainte, du fait de l’agressivité croissante des classes dominantes, de défendre par la lutte ses conditions de vie et de travail.
Belgique : 80 000 manifestants étaient rassemblés le 24 mai dans les rues de Bruxelles contre la loi Peeters de réforme du travail. Pour les syndicats ce qui compte toujours ce n’est pas la mobilisation conjointe avec les prolétaires français mais l’appel du ministre de l’Emploi Peeters au « dialogue social ». Durant le même mois, des conducteurs de train de la société ferroviaire nationale SNCB ont commencé une grève sauvage. HR Rail [employeur légal du personnel ferroviaire belge] cherchait à supprimer les jours de rémunération pour les périodes de maladie ou de vacances et prônait un accord d’augmentation de la productivité.
Allemagne : En juillet des grèves pour des hausses de salaires ont eu lieu en plusieurs endroits. Amazon (Bad Hersfeld), Bayerische Milchindustrie EG (Jessen) une usine de production laitière, Technikmuseum (Musée de la Technique de Kreuzberg à Berlin), les Transports en Commun à Hildesheim (Basse-Saxe), les employés du syndicat (sic) Verdi (Francfort) et plus de 110 000 salariés ont aussi perturbé l’industrie automobile par des grèves.
USA : En avril, grève d’environ 40 000 personnes chez le géant des télécommunications Verizon, ce qui en a fait le mouvement le plus important depuis 2011. 1700 travailleurs des télécommunications d’AT & T West à San Diego, Californie ont aussi fait la grève malgré les efforts du syndicat CWA et d’autres syndicats pour isoler la grève de six semaines des travailleurs de Verizon. Des enseignants de 94 écoles sur 97 à Detroit ont pris une journée de congé de maladie concertée en guise de protestation parce que les écoles ne sont plus en mesure de les payer. Cette action a été faite en dehors du cadre syndical et contre les syndicats d’enseignants qui ne sont pas opposés aux mesures d’austérité. Voir l’article de la TCI http://www.leftcom.org/en/articles/2016-02-14/detroit-teachers-sickout
Espagne : Déçues des syndicats qui ne les défendent pas, les kellys (les femmes de chambres des hôtels) sont passées à l’action. Elles multiplient les rassemblements aux portes des hôtels pour dénoncer l’exploitation dont elles sont victimes. Contrats précaires, heures supplémentaires non payées, baisse des salaires, dégradation des conditions de travail sont le résultat de la réforme du travail en Espagne.
Mexique : Répression à Oaxaca, 15 heures d’affrontements, 8 morts, des dizaines de blessés, 22 personnes disparues. Dans la matinée du dimanche 19 juin 2016, des éléments de la police fédérale mexicaine sont arrivés dans la localité de Nochixtlán, Oaxaca, en vue d’évacuer le blocage de l’autoroute mis en place par des membres de la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Education (CNTE), des étudiants et des pères et mères de famille depuis huit jours. Avec une violence extrême, la police a attaqué les manifestants, d’abord avec des gaz lacrymogènes et des tirs de flashball, et ensuite avec des armes à feu durant plusieurs heures. Huit personnes ont perdu la vie suite aux affrontements. Voir l’article du PCI Sanglante répression bourgeoise et danse macabre de l’« extrême » gauche (http://pcint.org/) et de la TCI Lettre du Mexique à propos de la lutte des enseignants contre la privatisation de l’école (http://www.leftcom.org/fr/articles/2016-07-29/lettre-du-mexique-%C3%A0-propos-de-la-lutte-des-enseignants-contre-la-privatisation).
Brésil : La police a utilisé des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants sur le chemin de la flamme olympique dans une banlieue ouvrière de Rio de Janeiro deux jours avant les Jeux Olympiques ouvert sous haute sécurité. L’état brésilien a déployé 82 000 policiers, militaires et sécurité privée pour les Jeux.
Grèce : Les 6 et 7 mai, grève générale à Athènes contre deux projets de loi controversés sur la réforme des retraites et l’impôt sur le revenu.
Tunisie : En avril, l’île de Kerkennah a connu une semaine de lutte suite à l’intervention des agents sécuritaires pour mettre fin à trois mois de sit-in observé par des demandeurs d’emploi devant le siège de la société Petrofac. Les unités militaires de l’armée ont finalement pris le contrôle de l’île.
Afrique du Sud : Environ 4 000 éboueurs de la compagnie de ramassage des ordures Pikitup ont été en grève illégale pendant plusieurs semaines en mars. Ils dénonçaient la disparité de leurs salaires et réclamaient des augmentations. Ces travailleurs ont également omis de tenir compte de l’appel lancé par leur propre syndicat à retourner au travail le vendredi 11 Mars. Au lieu de cela, ils ont intensifié la grève et sont descendus dans les rues de Johannesburg.
Slovaquie : 15 % des enseignants du pays se sont mobilisés depuis le mois d’octobre à l’appel du collectif ISU, qui se revendique comme non syndiqué. Grève illimitée, manifestations, chaînes humaines, écoles fermées (un quart d’entre elles les jours de défilé) : c’est le mouvement le plus long de l’histoire de ce petit pays d’Europe.
Inde : Plus de 10 000 travailleurs et travailleuses à travers le Bengaluru sont descendus dans les rues pour protester contre le déménagement par l’Organisation des employés du Fonds de prévoyance pour restreindre les employés de retirer la totalité de leur contribution à la caisse de prévoyance jusqu’à l’âge de 58. Les manifestants ont brûlé trois bus et les policiers ont eu recours à des charges et des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser les travailleurs et travailleuses qui manifestaient, la majorité était des femmes. Au cours des dernières semaines, de nombreuses grèves se sont déclenchées dans les usines automobiles indiennes (Suzuki, Tata ou Honda) ou dans la sous-traitance (Bosch, Rico et Pricol). Ces grèves ont eu pour thèmes, l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et la lutte contre le despotisme patronal. Voir Le prolétaire n° 519 (Mars-Avril-Mai 2016).
Arabie saoudite : Les ouvriers ont protesté ce printemps contre le retard de plusieurs mois de paiement de salaires chez le géant BTP et le risque d’expulsion par la compagnie de 5000 ouvriers immigrés. Ils ont dégradé des voitures et des camions appartenant à l’entreprise sur un de ses plus grands chantiers et des logements de la garde nationale à Riyad.
Vietnam : Il y eu près de 50 grèves et conflits du travail dans les deux premiers mois de l’année. L’une de ces grèves a impliqué près de 20 000 travailleurs de Pouchen Việt Nam Company dans la province de Đồng Nai.