Révolution ou guerre #26

(Janvier 2024)

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Réunion publique de Bilan et Perspectives (TCI) à Paris

Fin septembre, Bilan et Perspectives, le groupe en France, devenu depuis le Groupe révolutionnaire internationaliste (GRI), affilié à la Tendance communiste internationaliste, tenait une première réunion publique sur le thème Contre la guerre impérialiste, l’avenir appartient à la lutte de classe internationale ! Une trentaine de camarades sont venus participer à cette réunion, parmi lesquels il y eut une forte « délégation » du CCI d’une quinzaine de membres et sympathisants. Nous y revenons par la suite.

La présentation sur la situation internationale se voulait complète. Elle le fut. Ce faisant, elle fut longue et trop dispersée politiquement à notre goût [1]. Néanmoins, la position politique avancée était claire et nous l’avons soutenue lors de la discussion. Notre première intervention chercha précisément à corriger cette dispersion afin de centrer la discussion politique sur ce qui est essentiel aujourd’hui pour le prolétariat international et l’intervention des communistes : y a-t-il une dynamique, des poussées, vers la guerre impérialiste généralisée ? En effet, nous partageons avec la TCI le fait que la guerre en Ukraine est pour le capital et la bourgeoisie un premier pas vers la guerre impérialiste généralisée, vers une Troisième guerre mondiale et que l’urgence est au développement des luttes prolétariennes afin de freiner et s’opposer à cette marche vers l’holocauste [2]. Les premiers intervenants s’inscrivirent, plus ou moins explicitement, dans cette perspective en reprenant clairement l’alternative révolution ou guerre qui se présente concrètement et déjà dramatiquement aujourd’hui. Parmi ceux-ci, des camarades se présentant comme sympathisants de la Gauche communiste défendirent clairement que « crise et guerre se nourrissent l’une l’autre » et que « la dynamique vers la polarisation impérialiste est en cours, même si elle n’est pas, et ne peut pas être, linéaire. » Cette situation ne peut que pousser la classe ouvrière à répondre, se « prononcer » et agir. D’autant que la guerre en Ukraine est partie pour durer.

Une partie des intervenants, non « CCIistes », interrogèrent la TCI sur la situation et le bilan qu’elle faisait des comités NWBCW, certains ayant été dissous ou ayant disparu. La TCI leur indiqua aussi que d’autres comités se maintenaient et intervenaient et qu’il ne s’agissait pas d’en attendre un succès immédiat et généralisé pour juger de la validité politique de son appel à les constituer. « Il s’agit de se préparer et de fournir des outils pour toute une période qui s’ouvre. » L’un d’entre eux nous interrogea, la TCI et nous-mêmes, sur l’initiative des NWBCW : ne revenait-elle pas à exclure d’autres initiatives comme celle lancée par le CCI ? Nous lui avons répondu que, pour notre part, nous aurions été prêts à discuter et signer l’appel internationaliste du CCI, même s’il était « insuffisant » puisque cette organisation rejette toute possibilité de guerre impérialiste généralisée et même nie toute dynamique de polarisation impérialiste ; et tout en sachant que l’appel du CCI avait parmi ses objectifs, celui d’exclure les soit-disant parasites – et donc le GIGC – de son initiative. Mais l’appel à la formation de comités NWBCW nous semblait, et nous semble encore, répondre plus concrètement à la situation actuelle.

Ce fut alors que le CCI entreprit son action visant à saboter la réunion [3]. Loin de défendre sa position sur l’absence de dynamique et de danger de guerre impérialiste généralisée [4] et de permettre ainsi de débattre les deux positions antagoniques sur la situation historique, il s’engagea dans une succession d’interventions les unes après les autres pour prévenir la confrontation politique sur la question de la guerre. Après avoir systématiquement et grossièrement dénaturer les positions de la TCI, en particulier sur les syndicats, il termina par la dénonciation du membre de B&P et de celui de notre groupe (Olivier et Juan) qu’il avait exclus en 2002 comme « agents provocateurs, flics, gangsters, nazis... », etc.

Nous dénonçons cette politique qui ne peut que déboussoler et dégoûter les nouveaux et jeunes participants, souvent sans expérience et qui découvrent la Gauche communiste. Au lieu de trouver un camp internationaliste uni et débattant de ses différences d’analyse et de position, ils se retrouvent dans une ambiance de secte au milieu d’une avalanche de dénonciations ad hominem et de critiques mensongères qui ne peuvent que les écœurer et les détourner de la Gauche communiste. Mais n’est-ce pas là le véritable objectif du CCI actuel ?

RL, octobre 2023

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Notes:

[1. On peut se référer au compte-rendu qu’en fait Bilan et Perspectives qui reprend in extenso cette présentation et donne quelques éléments supplémentaires sur le déroulement de la discussion et les divers intervenants : http://www.leftcom.org/fr/articles/2023-10-07/expos%C3%A9-et-bilan-de-la-r%C3%A9union-publique-%C3%A0-paris-le-22092023

[2. Dynamique confirmée depuis par la guerre au Moyen Orient, en Israël et à Gaza.

[3. Il reproduisa cette politique de noyautage, digne des pires trotskistes de type lambertiste, une semaine plus tard lors de la réunion publique de B&P à Saint-Nazaire (cf le compte-rendu deB&P : http://www.leftcom.org/fr/articles/2023-10-07/impressions-sur-une-premi%C3%A8re-r%C3%A9union-de-la-tci-%C3%A0-st-nazaire)

[4. Au moment même où nous finissons ce numéro, le CCI vient de publier en français un correctif, pardon ! un « complément », à la Résolution sur la situation internationale adoptée au printemps dernier. Elle rejettait tout danger et dynamique de guerre impérialiste généralisée. Les contorsions pour réduire la réalité impérialiste au dogme de la décomposition y sont pathétiques. Une seule question : à quand l’explosion ouverte des contradictions toujours plus criantes de cette organisation ? (25/12/23)