Révolution ou Guerre n°14

(semestriel - février 2020)

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Contre la "solution" du capitalisme à ses inévitables et dramatiques contradictions, lutte de classe massive et internationale  !

Luttes prolétariennes et "révoltes sociales" se sont multipliées depuis l’été dernier sur toute la planète, touchant tous les continents. La société capitaliste se retrouve dans une période de confrontations de classes massives internationales en raison de l’impasse économique et de la tendance à la guerre impérialiste. L’issue de ces confrontations historiques entre la classe capitaliste et la classe prolétarienne décidera de la voie vers une guerre impérialiste généralisée, la seule voie pour le capitalisme s’il n’est pas détruit, ou la voie vers une période pré-révolutionnaire. Pour être clair, seuls l’insurrection internationale du prolétariat, sa destruction de l’État capitaliste et l’exercice à l’échelle mondiale de sa dictature de classe peuvent empêcher l’humanité entière de tomber dans une catastrophe mondiale.

Les six derniers mois ont montré que les relations capitalistes étaient intenables. La classe dominante n’a pas d’autre choix que d’intensifier la militarisation de ses rivalités économiques, ce qui nécessite l’imposition d’une austérité sur le front intérieur, accompagnée de l’argument collaborationniste de classe selon lequel ces sacrifices économiques doivent être supportés par "tous" (comme d’habitude, le coût de l’impérialisme est payé par l’intensification de l’exploitation du prolétariat) pour accroître la compétitivité par rapport aux autres puissances impérialistes, qu’elles soient officiellement alliées ou ennemies. À l’époque de l’après-guerre froide, le terrain de ces conflits était essentiellement économique, notamment en ce qui concerne la confrontation directe entre les grandes puissances. Cependant, nous avons vu récemment à quel point le lien entre l’engagement militaire et les intérêts commerciaux est étroit, et à quel point les puissances impérialistes sont prêtes à intensifier leurs conflits commerciaux jusqu’au conflit militaire. Un conflit sur l’accès aux ressources énergétiques au large des côtes de Chypre s’est aggravé au point que les autorités grecques envisagent ouvertement un affrontement militaire avec la Turquie. Cette dernière a envoyé des forces militaires en Libye pour aider le gouvernement de Tripoli dans la lutte contre le général Haftar, soutenu par la Russie. En Libye également, le contrôle des ressources pétrolières est un enjeu immédiat, qui concerne de nombreuses puissances concurrentes, comme c’est le cas en Syrie où Trump s’est réjouit de s’être emparé du pétrole. Des fronts impérialistes se développent à travers l’Afrique du Nord, le Sahel et le Moyen-Orient. Dans ces zones de conflit, l’accès aux ressources énergétiques, aux pipelines et aux voies de navigation est un enjeu direct pour les différentes bourgeoisies nationales.

L’austérité, le chômage et la dégradation des conditions de vie et de travail de larges pans de la population ouvrière ont provoqué des révoltes à caractère prolétarien à des degrés divers dans le monde entier, allant de luttes menées par la petite bourgeoisie faisant appel à l’impérialisme britannique et américain à Hong Kong, à des luttes à caractère prolétarien marqué, dans lesquelles les syndicats et les partis de la gauche capitaliste sont néanmoins fortement présents pour les saboter. Si certaines de ces révoltes ont été orientées autour de revendications typiquement petites-bourgeoises, comme la démission du gouvernement lorsqu’il n’y a pas d’alternative viable à la domination capitaliste, d’autres ont porté sur des revendications de la classe ouvrière et ont été motivées par la dégradation des conditions de vie et de travail. Les prolétaires se sont mobilisés dans des pays du monde entier, notamment au Liban, en Irak, au Chili, en France, aux États-Unis, autour de revendications pour l’emploi, des salaires plus élevés, le paiement des salaires, contre l’augmentation de l’âge de la retraite. Ces luttes sont une réponse à la tentative de la bourgeoisie de faire payer au prolétariat sa crise et de financer la conduite de la guerre en intensifiant l’exploitation, et à ce titre elles sont liées à la lutte contre la guerre impérialiste que les participants à ces luttes en soient conscients ou non. Nous pouvons dire que ces confrontations de classe massives détermineront l’issue de l’alternative historique révolution ou guerre.

Dans cette période, compte tenu des enjeux, il est urgent que les révolutionnaires deviennent l’avant-garde effective de la classe, une tâche qui nécessite la confrontation aux forces politiques bourgeoises intervenant dans la lutte de classe ainsi que le débat et la discussion entre camarades et groupes du camp révolutionnaire pour clarifier ce qui est objectivement dans l’intérêt de la classe et quelles sont les orientations appropriées à mettre en avant lors des luttes. Ce sont là des aspects essentiels du processus de réappropriation du programme communiste et de la formation du parti.

Stavros, 1er février 2020.

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