(Semestriel - Septembre 2017) |
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Débat interne su la période de transition entre le capitalisme et le communisme
Contre ceux qui attendent « le Grand Soir » et qui conçoivent ainsi la révolution comme un « événement » au lieu de la voir comme un processus politique, la gauche communiste a toujours maintenu, dans le sillon de Marx et Engels, la conception de l’inévitabilité d’une période de transition entre le capitalisme et le communisme. De même, la gauche communiste a rejeté comme conception contre-révolutionnaire la vision révisionniste selon laquelle il suffit d’infiltrer l’État bourgeois de l’intérieur pour ainsi inscrire un changement de nature progressiste à la société. Inutile d’identifier ces courants politiques qui, de tous temps, ont toujours représenté l’influence de l’idéologie bourgeoise sur le prolétariat, au travers du démocratisme en particulier : l’anarchisme et la social-démocratie.
Notre tradition reprend donc à son compte les leçons politiques que les partis et organisations communistes du passé ont su dégager de l’histoire de la Commune de Paris et de la révolution russe en particulier. Ces leçons peuvent être simplifiées à quelques points d’importance :
entre la société capitaliste et la société communiste, il y aura une période de transition qui ne sera être autre chose que la dictature du prolétariat.
le prolétariat révolutionnaire ne se sert pas de l’État bourgeois, mais le détruit de fond en comble pour lui substituer un État prolétarien, un État-Commune ou encore un semi-État, appelé à s’éteindre avec l’abolition des classes sociales.
le destin de la révolution n’est pas lié au développement d’une économie de la période de transition, mais au développement de la révolution mondiale.
Ce sont là des frontières de classes qui sont le patrimoine commun de l’ensemble de la gauche communiste, en particulier la tradition « italienne », et qui permettent de délimiter les révolutionnaires des différents types de gauches capitalistes.
Le but de ces thèses [1] sera donc d’aller plus loin que les trois « frontières de classe » décrites plus haut et d’étudier plus à fond la question de la période de transition à partir de notre tradition politique, c’est-à-dire la gauche communiste. Nous n’avons pas la prétention de tout savoir, encore moins d’avoir raison sur tout et d’établir ici des positions finales. Mais nous avons la ferme conviction de nous inscrire dans un débat au sein d’une tradition politique qui existe toujours, contre vents et marées, et que ce débat fait partie du processus de formation du parti communiste mondial.
Enfin, ces thèses ne sont qu’un point de départ pour la discussion et le débat dans notre organisation, et nous l’espérons dans la gauche communiste plus largement. De ce fait, le texte tente de poser des bases de discussion. Il y a donc des questions qui ne sont pas nécessairement traitées ici, mais qui le seront assurément, à mesure que la discussion avance, dans des contributions futures.
Projet de thèses sur la période de transition
Thèse #1
Le but du mouvement communiste est l’abolition des classes sociales et de l’État qui est apparu durant l’histoire comme médiateur entre les différentes classes des modes de productions successifs (antique, asiatique, féodal, capitaliste). La fonction de l’État est donc double : il doit en premier lieu s’assurer que le conflit inévitable entre des classes sociales antagoniques n’en vienne pas à ce que la société s’entre-déchire, c’est-à-dire qu’il assure l’ordre à l’aide de la violence. Cependant, cet « ordre social » assuré par l’état est une société divisée en classes sociales aux intérêts complètement contradictoires qui voit une classe dominante en exploiter une autre. En d’autres termes, l’État, peu importe le type qui est apparu dans l’histoire, comme la monarchie de droit divin ou l’État démocratique moderne, est un organisme de maintien de l’exploitation et de la domination de classe.
Thèse #2
Comme le prolétariat est complètement dépossédé dans la société capitaliste, sa révolution ne vise pas à instaurer une nouvelle société d’exploitation basée sur de nouvelles formations de classe, mais il vise au contraire à abolir la société de classes et ses institutions, en particulier l’État. En effet à l’opposé de la bourgeoisie naissante au sein de la féodalité, où son activité économique lui permit de s’établir lentement dans le mode de production féodal malgré ses restrictions et ses entraves et, où la révolution bourgeoise ne fit qu’entériner et enlever les contraintes à un processus déjà enclenché, le prolétariat ne possède rien, aucun pouvoir et aucun privilège, qui pourrait lui permettre d’asseoir une nouvelle domination de classe. Ainsi, la révolution prolétarienne est l’abolition de toutes les classes.
Thèse #3
Entre la société bourgeoise et le communisme s’étend une période de transition où, encore une fois, à la différence de la révolution bourgeoise, le prolétariat doit d’abord et avant-tout conquérir le pouvoir politique. La conquête du pouvoir politique permet au prolétariat d’assurer sa domination et sa volonté sur la société. En effet, la classe dominante actuelle ne laissera pas aller ses privilèges sans lutte. Le pouvoir politique rend possible d’empêcher toute velléité de restauration bourgeoise et permet au prolétariat de commencer à imprimer à la société les changements d’ordre économique et social que l’abolition de la société capitaliste impose. Cette période de transition n’est pas autre chose que la dictature du prolétariat.
Thèse #4
La conquête du pouvoir politique par le prolétariat n’est pas à confondre avec la conquête de la démocratie, d’une majorité parlementaire, bref de la conquête de l’État bourgeois. Au sein de l’appareil de l’État bourgeois il n’est possible que de moderniser et d’aménager la société capitaliste. Historiquement, cela a toujours été le but ultime de la gauche capitaliste (social-démocratie et stalinisme) et a toujours servi les intérêts du capital en général contre le prolétariat, en ce sens que ces aménagements ne faisaient qu’accentuer les contradictions du capitalisme en repoussant momentanément sa chute.
Thèse #5
La conquête du pouvoir politique par le prolétariat, donc l’exercice de la dictature du prolétariat, implique avant-tout la destruction de l’État bourgeois et des institutions qui lui sont reliées (armée permanente, bureaucratie, police, etc.). À sa place, le prolétariat révolutionnaire instaurera un « État-Commune », un semi-État, qui à la différence des autres types d’État de l’histoire de l’humanité, n’est pas appelé à se perpétuer, mais doit au contraire s’éteindre avec l’abolition des classes.
Thèse #6
Le prolétariat aura inévitablement recours à la violence et à l’autorité durant la révolution pour briser les institutions bourgeoises, contrer la contre-révolution bourgeoise et s’assurer au moins de la neutralité des couches moyennes. Cependant, la violence au sein du prolétariat doit dans la mesure du possible être évitée.
Thèse #7
Du point de vue politique, la dictature du prolétariat instaurera comme premières mesures la destruction des armées permanentes et l’armement général du prolétariat (armée rouge). Les libertés traditionnelles des régimes démocratiques modernes seront abolies pour la bourgeoisie ; essentiellement la liberté de presse, le droit de vote, la liberté d’entreprise, etc. Le travail obligatoire sera de vigueur pour les oisifs, c’est-à-dire pour la bourgeoisie.
Thèse #8
Les conseils ouvriers sont historiquement l’organe de l’insurrection prolétarienne. D’autres formes de luttes peuvent y être associées, par exemple les comités de grève, ou encore d’autres formes de pouvoir politique que l’histoire fera apparaître. L’important est que ces formes d’organisation se positionnent en tant que pouvoir prolétarien contre l’État bourgeois. En d’autres termes, il n’y a pas de formes d’organisation absolues. Celles-ci doivent par contre permettre l’expression du programme communiste, sinon elles n’ont plus d’utilité pour le prolétariat et passent du côté de l’État bourgeois. Le meilleur exemple reste les conseils ouvriers allemands durant la révolution de 1919 où, sous le leadership social-démocrate, ceux-ci jetèrent les armes devant la bourgeoisie et lui redonnèrent le pouvoir politique.
Thèse #9
La démocratie, bien qu’abolie pour le reste de la société civile, peut être utilisée dans les conseils ouvriers afin de mettre à jour les inévitables divergences au sein de la classe à propos du processus révolutionnaire. Il ne faut cependant pas faire de la démocratie un principe. Celle-ci ne peut être un antidote à la bureaucratie et l’opportunisme. Les fameuses mesures de la Commune (salaire ouvrier pour les fonctionnaires, révocabilité, etc.) sont nécessaires mais non suffisantes. Le seul antidote prolétarien contre le danger de dégénérescence est la fidélité au programme communiste, dont la responsabilité revient au parti de classe, et l’extension toujours plus grande, du point de vue géographique, de la révolution.
Thèse # 10
Le parti étant à la fois organe politique de la classe et avant-garde militante de celle-ci, il est clair que ses militants assumeront des fonctions politiques de premier plan dans les divers organismes que la révolution mettra sur pied. Suivant cette conception, le débat à savoir qui prend le pouvoir entre le parti et la classe devient artificiel. Cependant, le parti ne fait pas la révolution à la place de la classe, il est l’avant-garde de la classe. Donc, il doit quotidiennement travailler à l’extension de la conscience de classe dans le prolétariat, en même temps qu’assumer son rôle de leadership politique dans les organes de la révolution comme les conseils ouvriers.
Thèse #11
L’État de la période de transition n’a pas de caractère prolétarien. Au contraire, il garde comme tous les autres types d’État un caractère nettement conservateur. Ceci est dû à la double fonction de l’État. Premièrement il assure la domination politique du prolétariat sur la bourgeoisie, mais deuxièmement, et c’est là qu’il tire son caractère conservateur, il tend à vouloir maintenir l’ordre. Or la période de transition, comme son nom l’indique, est transitoire. Il n’y a donc pas d’ordre à maintenir ou de classes à assurer la médiation dans l’intérêt d’une classe dominante. Au contraire, plus la révolution s’étend, autant géographiquement qu’économiquement et socialement, plus la lutte de classes s’accentue jusqu’à l’abolition des classes.
Thèse #12
Le prolétariat doit donc s’assurer de garder le contrôle politique sur « l’État-Commune » et en tout temps se méfier de celui-ci. Cette méfiance s’exprime avant tout dans l’autonomie complète que le parti communiste doit garder par rapport à l’État. En effet, une fusion parti-État est à proscrire définitivement puisqu’ainsi la « raison d’État » l’emporterait ultimement sur le programme communiste en cas de ralentissement du mouvement révolutionnaire. Le parti se verrait vidé de son contenu révolutionnaire comme cela s’est passé en Russie durant les années 1920.
Thèse #13
Les conseils ouvriers et les comités de grèves ne sont donc pas des organismes étatiques à proprement parler. Ils sont d’abord et avant tout des organismes insurrectionnels et ensuite, lorsque que le pouvoir politique sera conquis, ils deviendront la base des nouvelles institutions communautaires de la société communiste. De son côté, le « semi-État » s’occupera seulement de la répression et de la violence et sera administré selon les principes de la Commune de Paris (salaire ouvrier, révocabilité, etc.) par des « fonctionnaires » choisis par la société. Il ne jouira d’aucune autonomie politique et sera constamment contrôlé par le prolétariat. La dictature du prolétariat ne s’identifie donc pas à l’État de la période de transition, ce dernier étant un aspect de la première dont il faut absolument limiter ses mauvais côtés. [2]
Thèse #14
La période de transition n’est pas un mode de production. Elle est une société en transition entre le capitalisme et le communisme. L’avancement de la révolution ne se mesure pas au degré de perfectionnement de la période de transition ou à la vitesse de la construction du socialisme, mais d’abord et avant tout à l’extension de la révolution au niveau international. Toutes les énergies de classe doivent dépasser les premières limites territoriales de la révolution et se concentrer vers l’international. L’extension internationale de la révolution est la prémisse aux changements de nature économique et sociale qui mèneront à l’abolition des classes.
Thèse #15
Dans le but d’accélérer l’extension de la révolution au niveau mondial, la tactique de la guerre révolutionnaire est à éviter en ce qu’elle tend à substituer à l’antagonisme naturel de la société bourgeoise, prolétariat vs bourgeoisie, l’antagonisme États bourgeois vs « État prolétarien ». Or comme nous l’avons vu plus haut, les intérêts de la révolution ne sont pas absolument identifiables aux intérêts de l’État de la période de transition. L’ennemi principal du prolétariat d’un pays donné n’est pas telle ou telle autre « bourgeoisie impérialiste », mais directement sa propre bourgeoisie « nationale ».
Thèse #16
Le programme de 1848 en Allemagne et de 1917 en Russie proclamant la nécessité du capitalisme d’État (centralisation de l’économie dans les main de l’État selon le Manifeste Communiste et État-patron selon l’État et la Révolution) [3] était un programme transitoire adapté aux pays peu développés du point de vue capitaliste en l’attente de révolution mondiale. Il est dès 1871 dépassé pour l’Europe occidentale selon Marx, mais était toujours justifiable en Russie en 1917. En effet, cette politique était la seule politique possible dans des pays comme la Russie en 1917 où malgré un prolétariat très concentré, le reste de l’économie nationale n’était pratiquement qu’aux premiers pas du capitalisme. Le développement d’un capitalisme d’État sous contrôle du parti communiste en attendant la révolution mondiale avait pour but de développer et d’industrialiser l’économie.
Thèse # 17
Ainsi le mystère de la nature de l’URSS se résout simplement. L’URSS était une société en période de transition où le parti de classe établit un capitalisme d’État en attendant l’extension de la révolution à d’autres pays. Il n’y a donc jamais eu de bases économiques socialistes (Ex : les nationalisations) ou de conquêtes socialistes à sauvegarder comme le stalinisme et le trotskysme en ont fait leur fonds de commerce, leur fonction étant ultimement de donner une caution « ouvrière » à un système qui ne l’était plus. Le seul contenu prolétarien en URSS était donc la dictature du prolétariat, c’est-à-dire les conseils ouvriers avec, agissant en leur sein, un parti ayant une vision claire du processus de la révolution mondiale. Ce parti ayant rejeté son principe fondamental en acceptant le principe contre-révolutionnaire du socialisme en un seul pays, il ne restait en URSS qu’un capitalisme d’État dirigé par un parti passé de l’autre côté de la barricade.
Thèse # 18
Aujourd’hui, la plupart des aires géographiques du monde sont industrialisées et développées. Le programme « capitaliste d’État » est complètement obsolète. Cela signifie aussi que l’État de la période de transition n’a pas à assumer de fonction économique. La terre, les usines, etc. n’ont pas à être nationalisées par un « État prolétarien », mais doivent être directement socialisées par la communauté. L’État-Commune reste cependant indispensable pour réprimer la bourgeoisie et ainsi permettre les socialisations.
Thèse # 19
Le risque d’un antagonisme entre le prolétariat et l’État, comme à Kronstadt ou à St-Petersburg pendant les grèves de 1921, devient très minime vu que le semi-État n’assume pas un rôle de gestion économique, par exemple en étant un État-Patron [4] comme Lénine le préconisait dans l’État et la Révolution.
Thèse # 20
La première mesure économico-sociale que la dictature du prolétariat prendra est d’abaisser drastiquement la durée de la journée de travail. Cette mesure peut se réaliser par la mise au travail des oisifs (la bourgeoisie essentiellement) et par la réorientation des emplois parasitaires associés aux nouvelles classes moyennes (publicité, assurances, management, police, fonction publique, etc.). L’abaissement de la durée de la journée de travail pourra permettre au prolétariat de s’adonner à d’autres activités, par exemple le militantisme politique. Dans la période de transition, le principe des bons de travail [5] sera momentanément mis de l’avant pour remplacer le salaire et l’argent. En même temps, la socialisation de la production et de la distribution et l’extension d’institutions communautaires permettront l’extension de la gratuité, rendant les bons de travail obsolètes dans la phase supérieure du communisme.
Thèse # 21
Avec l’extension de la révolution mondiale, le développement des transformations économiques et sociales se vérifie avant tout dans l’extension de la satisfaction des besoins du prolétariat. En effet, il n’y pas de compétition entre le capitalisme et le premier stade de la société communiste. Le communisme n’a pas à être plus démocratique ou plus productif que le capitalisme. Ce sont là des critères capitalistes que ne seront pas en mesure de décrire comment fonctionne la société communiste. Le seul critère qui compte est la satisfaction des besoins du prolétariat.
Thèse # 22
La période de transition et l’État-Commune qui lui est associée ont joué leur rôle historique quand la société est rendue en mesure de fonctionner selon le principe de « à chacun selon ses besoins, de chacun selon sa capacité » et que « l’administration des hommes » associée à l’État démocratique-bourgeois est remplacé par « l’administration des choses ». Dès lors, l’État s’éteint et l’ère de la liberté s’ouvre pour l’humanité.
Bibliographie :
La guerre civile en France, Marx (ainsi que la Préface d’Engels)
- Critique de programme de Gotha, Marx
- Anti-Durhing, Engels
- L’origine de la famille, de la propriété privé et de l’État, Engels
- L’État et la Révolution, Lénine
- Thèses de Rome, Parti communiste d’Italie
- Parti-État-Internationale, Bilan
- Problèmes de la période de transition, Bilan
- Principes fondamentaux de production et de répartition communiste, Groupe des Communistes Internationaux
- Les internationalistes hollandais sur le programme de la révolution prolétarienne, Bilan
- Thèses sur la nature de l’État et la révolution prolétarienne, Gauche Communiste de France
- La période de transition du capitalisme au socialisme, Courant Communiste International
Notes:
[1] . Ayant utilisé le format « thèses », nous avons trouvé plus approprié de ne pas faire de références directes aux textes historiques de la gauche communiste. Ceci dit, cela ne veut pas dire que les thèses ne s’inscrivent pas directement dans cette tradition. Voir la bibliographie à la fin du texte pour la filiation théorique et politique.
[2] . « le moins qu’on puisse dire c’est qu’il (l’État) est un fléau dont le prolétariat hérite dans sa lutte pour arriver à sa domination de classe. » Engels, Préface à La Guerre civile en France.
[3] .« Centralisation du crédit entre les mains de l’État, au moyen d’une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’État et qui jouira d’un monopole exclusif. Centralisation entre les mains de l’État de tous les moyens de transport. » Engels et Marx, Manifeste du parti communiste.
[4] . « Enregistrement et contrôle, tel est l’essentiel, et pour la ’mise en route’ et pour le fonctionnement régulier de la société communiste dans sa première phase. Ici, tous les citoyens se transforment en employés salariés de l’État constitué par les ouvriers armés. Tous les citoyens deviennent les employés et les ouvriers d’un seul ’cartel’ du peuple entier, de l’État. » Lénine, L’État et la Révolution.
[5] . Pour approfondir la notion des bons de travail, lire absolument la Critique du programme de Gotha de Marx, les Principes fondamentaux de production et de répartition communiste par Groupe des Communistes Internationalistes (GIK) et surtout la critique de ce texte dans la revue Bilan.