Révolution ou Guerre n°12

Numéro spécial : Sur le camp prolétarien et son devenir - juillet 2019

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Nouveaux "points d’unité" du Gulf Coast Communist Fraction

1. Le capitalisme est un système basé sur l’exploitation du prolétariat (les classes travailleuses) par la bourgeoisie (les classes possédantes), gouverné selon la relation-valeur, structuré par la généralisation de la production de marchandises et le travail salarié ; qu’il se manifeste comme dirigé par des capitalistes individuels, des entreprises privées, des entreprises étatiques ou encore par des coopératives autogérées d’ouvriers.

2. Le prolétariat est le sujet politique universel, c’est-à-dire la seule classe capable d’en finir avec l’exploitation de "l’homme par l’homme". C’est la tâche historique du prolétariat d’y parvenir par le remplacement ["supersession", ndt] du capitalisme.

3. Le mouvement vers le remplacement du capitalisme est défini comme communisme. Le communisme est l’abolition de toutes les classes sociales par la propriété commune des moyens d’existence et l’association directe des sujets humains.

4. Le communisme ne peut être atteint que par la prise de pouvoir politique et sa consolidation par le prolétariat, suivie d’une période de transition qui supprime les rapports économiques du capitalisme. Le communisme ne peut être établi graduellement par l’administration de l’État capitaliste ; le communisme présuppose la destruction de l’État capitaliste. Toutes les manifestations de capitalisme (privé, étatique, auto-gestion des travailleurs) sont également opposées à la tâche du communisme. De plus, l’URSS (1921-1991), la République populaire de Chine, la Corée du nord, Cuba, etc. sont tous des exemples de capitalisme dirigé par l’État.

5. La Révolution russe de 1917 a été la plus haute expression du prolétariat dans son effort pour accomplir sa tâche historique.

6. Un parti communiste mondial est un organe nécessaire pour que le prolétariat puisse s’emparer du pouvoir politique.

7. Comme le communisme est par définition un système mondial, le prolétariat est nécessairement une classe internationaliste. Le prolétariat unifie au-delà des frontières, en fait il les dissout, quand il lutte sur son propre terrain de classe. Le nationalisme/chauvinisme - la division du prolétariat basée sur les frontières nationales et l’union du prolétariat avec les classes exploiteuses basées sur des frontières nationales - est l’ennemi le plus significatif de l’internationalisme qui est un axe définissant le terrain de classe prolétarien.

8. Ce qui est inhérent à l’internationalisme, l’autre côté de l’axe du terrain de classe prolétarien, est le centralisme. Sans centralisme, l’internationalisme est simplement une phrase vide. Alors que l’internationalisme représente l’unification géographique du prolétariat comme sujet politique universel, le centralisme exprime son unification organisationnelle. L’anti-centralisme dans ses différentes incarnations est l’ennemi de l’unité organisationnelle du prolétariat : le fédéralisme, l’horizontalisme, l’individualisme, l’identitarisme (de genre, de sexe, de race, de langue), etc.

9. Le capitalisme a ses visages opposés, ou courants politiques, une gauche et une droite. La "gauche" du capital, ce sont les mouvements, les organisations et le milieu qui prônent une modification du capitalisme sous l’aspect grotesque du "communisme" (le socialisme démocratique le marxisme-léninisme ou stalinisme, le maoisme, le trotskisme l’anarchisme). Le gauchisme (la gauche du capital) rejette l’internationalisme, le centralisme, ou les deux d’une manière ou d’une autre ; pour cette raison, le milieu gauchiste est clairement dans le camp politique de la bourgeoisie. Les communistes n’ont rien en commun avec le gauchisme.

10. Les communistes ont conclu que, dans la phase de déclin du capitalisme, former des fronts inter-classistes, des coalitions, ou des collaborations de tout ordre, en particulier avec la "gauche du capital", est franchir la frontière de classe qui est définie par les principes du nationalisme contre l’internationalisme/de l’anti-centralisme contre le centralisme.

11. Dans la phase ascendante du capitalisme, les communistes soutenaient certains mouvements d’indépendance nationale à la condition qu’ils fassent progresser le développement du capitalisme en détruisant les formes pré-capitalistes, favorisant ainsi l’unification et la constitution du prolétariat en sujet politique. Cependant, dans la phase de déclin du capitalisme, les mouvements de libération nationale divisent le prolétariat pour les factions impérialistes en guerre, violant ainsi le principe de l’internationalisme.

12. Dans la phase d’ascendance du capitalisme, les communistes défendaient l’importance de se présenter aux élections bourgeoises pour faire de la propagande et obtenir des réformes qui pouvaient aider le prolétariat à établir sa présence comme sujet politique. Mais dans la phase de déclin du capitalisme, les communistes reconnaissent que participer aux élections est généralement une mauvaise tactique, quoique pas nécessairement toujours hors de question. Cela veut dire que les communistes peuvent se présenter à des élections pour exposer l’imposture de la démocratie bourgeoise. Mais soutenir des campagnes électorales bourgeoises ou accepter un poste bourgeois, est franchir la frontière de classe.

13. Dans la phase d’ascendance du capitalisme, les communiste comprenaient que les syndicats étaient des organes de défense du prolétariat qui l’aidaient à se constituer comme un sujet politique indépendant et que la lutte pour des revendications économiques immédiates était une composante importante du développement du prolétariat durant une période où le développement des forces productives n’avait pas épuisé leur compatibilité avec les rapports sociaux. Cependant, dans la phase de déclin du capitalisme, les communistes reconnaissent que les syndicats ont été complètement intégrés à l’État capitaliste, devenant ainsi des organes de défenses des firmes capitalistes qui régulent le prix de la force de travail et sabotent l’auto-organisation du prolétariat. Ils reconnaissent aussi la lutte pour des revendications immédiates doit être unifiée avec la lutte pour le pouvoir politique dans la période où les forces productives sont en contradiction aiguë avec les rapports sociaux. Il est hypothétiquement possible pour les communistes de collaborer avec d’autres communistes qui pensent à tort qu’il est possible pour les communistes de construire des syndicats de base qui ont toujours la fonction qu’ils avaient dans la phase d’ascendance du capital. Mais travailler avec les syndicalistes qui interviennent au nom des appareils syndicaux existant est travailler avec ceux qui agissent pour le compte de l’appareil d’État.

14. Les communistes s’opposent aux actes individuels d’appropriation que désorientent et fragmentent la collectivité du prolétariat tels les ’pillages’, les émeutes, le banditisme, les vols, etc. – car ils violent clairement le principe de centralisme.

15. Les communistes s’opposent à la militarisation de la lutte politique – tel que la guérilla, la guerre populaire prolongée, le foquisme [la guerre révolutionnaire prônée par Che Guevara, ndt] – car c’est un abandon du terrain de classe du prolétariat qui favorise le terrain militaire de la bourgeoisie.

Le GCCF, juin 2019

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