(Janvier 2025) |
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Résolution adoptée par les comités NWBCW au Canada : à bas la guerre !
En partie en réponse à une grève des travailleurs postaux au Canada et au travail de sabotage effectué par les syndicats dans le pays, les comités de Toronto et de Montréal « Pas de guerre sauf la guerre de classe » (No War But Class War) ont adopté conjointement la résolution reproduite ci-dessous. Le texte de cette résolution est adapté de la résolution proposée par le comité de Pétersbourg du parti bolchevique et adoptée sur de nombreux lieux de travail en 1916. À l’époque, les conditions de guerre entraînaient de graves pénuries alimentaires et des difficultés économiques. La résolution bolchevique [1] établissait un lien entre ces conditions et la guerre et affirmait que la seule façon de les combattre était de lutter contre la guerre et contre les classes dirigeantes qui en profitaient. De même, aujourd’hui, on observe une nette détérioration des conditions de vie des travailleurs causée par les ravages de la guerre et ses conséquences économiques, à tel point que certaines populations – comme à Gaza et au Soudan – sont confrontées à la famine. La résolution se termine par des mots d’ordre qui tentent d’offrir une voie à suivre aux travailleurs combatifs. Une version précédente de la résolution, proposée par l’un de nos membres, incluait le slogan « étendre les grèves aux lieux de travail voisins ». Cependant, la majorité des participants – dont les militants de la TCI – qui participent aux comités du NWBCW au Canada se sont opposés à cette formulation au motif qu’il s’agissait d’une tactique irréaliste à proposer aux travailleurs compte tenu du rapport de force actuel entre les classes au Canada. Ce mot d’ordre a donc été modifié en « une crise généralisée exige une réponse généralisée », ce qui, à notre avis, affaiblit et dilue l’orientation. Néanmoins, nous croyons que la résolution, telle qu’elle a été adoptée, représente un pas en avant pour les comités NWBCW parce qu’elle établit explicitement le lien entre la guerre, ses conséquences économiques et le terrain sur lequel le prolétariat peut y résister.
À bas la guerre !
(1) la détérioration des conditions de vie des travailleurs observée dans tous les pays est une conséquence inévitable de la course actuelle à la guerre mondiale et des bouleversements économiques mondiaux qui en résultent ;
(2) la poursuite des préparatifs de guerre entraînera une aggravation de la crise du coût de la vie, de la famine, de la pauvreté et de la dégradation des conditions de vie de la classe ouvrière ;
(3) toutes les mesures partielles de lutte contre la détérioration de nos conditions de vie (banques alimentaires, logements subventionnés) ne peuvent qu’atténuer marginalement les effets de la crise et non en éliminer les causes ;
(4) l’existence d’armes nucléaires entraîne le fait qu’une catastrophe mondiale est une perspective réaliste si les projets bellicistes de la classe dirigeante ne sont pas contrés ;
(5) le seul moyen efficace de lutte contre la crise est une lutte contre les causes qui la produisent, c’est-à-dire une lutte contre la guerre, la préparation à la guerre, ainsi que contre les classes dirigeantes qui l’ont préparée et qui en tirent profit ;
La seule voie pour la classe ouvrière est de s’engager dans une lutte décisive contre les capitalistes et leur État. Pour gagner, les travailleurs doivent mettre en place des comités de lutte et de grève capables de faire avancer les mots d’ordre :
Refusons les sacrifices pour la guerre !
La crise généralisée ne peut être combattue que par une lutte généralisée !
Une lutte commune pour des revendications communes !
Notes:
[1] . Le texte de la résolution de 1916 se trouve à la page 30 du livre en anglais Russia : Revolution and Counter-Revolution, 1905-1924 - A View from the Communist Left (https://www.leftcom.org/en/articles/2021-09-09/russia-revolution-and-counter-revolution-1905-1924-a-view-from-the-communist)