Révolution ou guerre n°29 (2025)

(Janvier 2025)

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Thèses programmatiques du groupe révolutionnaire Barbaria et nos commentaires

Nous avons lu et discuté les thèses programmatiques que le groupe révolutionnaire Barbaria [1] a adoptées et publiées récemment. Elles sont disponibles sur son site et traduites en différentes langues. Nous avons jugé utile de faire parvenir à Barbaria nos commentaires critiques. En soi, ils peuvent sembler « très » critiques. Certes, nous semblons partager les principales positions de classe – semblons, disons-nous, car les thèses ne les affirment pas explicitement comme « frontières de classe » comme, par exemple, nous le faisons dans notre propre plateforme. Mais nous divergeons fortement sur à la fois l’approche et la méthode, et sur le cadre programmatique et théorique qui résultent des premières. En tout premier lieu, les thèses ignorent la dimension historique propre à la méthode du matérialisme historique, c’est-à-dire le marxisme. Les positions politiques, de classe, qui sont présentées se basent plus sur une volonté, voire un sentiment, révolutionnaire que sur une compréhension matérialiste de la lutte des classes. Il en résulte deux faiblesses importantes que nous entendons combattre : une démarche que nous qualifierons d’« anarchisante » et une sous-estimation importante, voire un oubli, de la lutte des classes et du prolétariat classe révolutionnaire qui ne sont pas au cœur des thèses.

Nous savons que les origines, sinon du groupe lui-même, de certains de ses membres, se situent dans la mouvance de l’ancien Groupe Communiste Internationaliste (GCI). [2] Nous avons aussi noté que, depuis sa fondation, Barbaria essaie de s’en dégager et de se réapproprier les acquis de la Gauche communiste, d’Italie en particulier. Pour qui jette un œil à son site web, cette dynamique vers « la gauche » et cet effort de réappropriation sont très nets. C’est cet effort et ce combat théorico-politique auquel nous entendons participer au mieux de nos forces. Nous avons nul doute sur le fait que la publication de ces thèses et nos critiques intéressent bien au-delà de nos deux groupes et de leurs clarifications réciproques. Nous en appelons à l’ensemble du camp révolutionnaire à participer à ce « débat-combat » fraternel. La confrontation des positions d’ordre programmatique est essentielle pour préparer au mieux les conditions pour la formation du parti mondial du prolétariat. D’autant que le temps presse face au drame historique qui pointe son nez.

Nous avons fait le choix de garder la forme ou présentation de nos critiques telles que nous les avons émises pour notre propre discussion interne. Nous reproduisons donc les thèses de Barbaria et nous y incluons nos commentaires critiques, sous forme de notes, entre crochets et en gras. Cette méthode présente l’avantage de faciliter l’expression et l’exposition de chacune des critiques thèse par thèse. Elle peut aider le lecteur à s’y retrouver. Elle présente l’inconvénient de réponses partielles et de pouvoir faire oublier les démarches générales tant des thèses programmatiques elles-mêmes que notre critique. Nous espérons néanmoins que les lecteurs et les militants pourront en tirer bénéfice. C’est sous cette forme que nous avons envoyé nos commentaires à Barbaria. Dans la mesure où les thèses et nos commentaires sont longs, nous ne pouvons pas tout publier dans un seul numéro de notre revue. Cette première partie sera donc suivie d’une deuxième dans le prochain numéro de notre revue, Révolution ou guerre #30.

Le GIGC, novembre 2024

Thèses programmatique de Barbaria

1. Matérialisme historique

Souhaiter la révolution est intuitif. Il suffit pour cela d’avoir expérimenté la violence de ce système sous l’une de ses différentes formes et d’avoir projeté, de manière éphémère ou consciente, la nécessité d’une transformation radicale des choses. En revanche, agir en révolutionnaire n’est pas intuitif. Cela implique le fait de remettre sur pied une réalité sociale qui nous apparaît inversée afin non seulement de savoir comment mettre fin à ce système, mais surtout ce que signifie y mettre fin. C’est pourquoi la méthode que nous utilisons pour interpréter le fonctionnement de la société est fondamentale.

Le matérialisme historique conçoit le développement des sociétés humaines à partir du concept de mode de production, c’est-à-dire l’idée que l’on ne peut comprendre une société, ses institutions, ses expressions culturelles, religieuses et idéologiques qu’à partir de la manière dont elle produit et reproduit sa vie matérielle, à savoir les moyens qu’elle utilise et la manière dont ses membres s’organisent pour ce faire. En définitive, l’être social et historique détermine la conscience de ses membres.

Le mode de production définit la totalité sociale. Ses contradictions intrinsèques marqueront le développement historique de la société. Dans le capitalisme, l’incapacité à surmonter ces contradictions, synthétisées dans l’antagonisme des forces productives et des rapports sociaux de production, donne naissance au mode de production à venir, le communisme, de manière catastrophique, c’est-à-dire non graduelle ou selon une courbe d’ascension et de décadence. Mais il ne surgit pas du néant : le passage à un nouveau mode de production ne peut pas avoir lieu sans que ne se forme, au préalable, les conditions de son émergence, ce qui le rend historiquement possible. Ainsi, le capitalisme, le mode de production le plus destructeur et le plus aliénant que notre espèce ait jamais connu, a préparé les bases matérielles du communisme.

[La revendication du matérialisme historique est en soi à saluer. Cette revendication est indispensable pour tout groupe révolutionnaire, sachant que l’application du matérialisme historique est aussi un combat permanent pour toute organisation communiste, sujette à la pression de l’idéologie bourgeoise et, au plan de la méthode, à la métaphysique [3]

Malheureusement, l’exposition de cette thèse ne nous semble pas s’inscrire dans la démarche et la méthode du matérialisme historique. En premier, les thèses partent du point de vue de l’individu « agir en révolutionnaire n’est pas intuitif ». Nous verrons que cette démarche a quelques conséquences politiques par la suite et, surtout, qu’elle influe négativement sur tout le document.

Ensuite et surtout, rien n’est dit dans cette première thèse sur les forces sociales, à savoir les classes et en particulier sur le prolétariat comme classe exploitée et révolutionnaire. Un document programmatique se réclamant du matérialisme historique devrait affirmer en tout premier lieu que « la lutte des classes est le moteur de l’histoire. » Il en résulte que, dans la mesure où la classe révolutionnaire n’est pas explicitement mentionnée, la thèse ne ferme pas la porte à la position, ou « idée », de la possibilité d’un passage mécanique ou automatique du capitalisme au communisme, même si la thèse le présente comme se produisant « de manière catastrophique ».

Cette thèse sur le matérialisme historique est au mieux trop vague pour des thèses programmatiques. Pour ancrer d’entrée l’ensemble des thèses sur le terrain de la lutte des classes, il eût fallu partir du point de vue des classes, et non des individus, comme base fondamentale de la société en affirmant que le matérialisme historique est la théorie révolutionnaire du prolétariat.]

2. Capitalisme

Le capitalisme, présent aujourd’hui sur l’ensemble de la planète, est le dernier mode de production des sociétés de classes. Il ne s’agit pas simplement d’un système d’exploitation économique, qui accompagne ou s’intersectionne avec d’autres systèmes de domination tels que la race, le genre ou le techno-industrialisme. Il s’agit de la manière dont la société produit et reproduit sa vie — dans tous ses aspects — sur la base de la production de marchandises. Que la finalité sociale soit la production de marchandises et non la production de biens destinés à satisfaire des besoins n’est pas anodin : cela induit un automatisme où les rapports sociaux prennent la forme de choses et où le mouvement des produits détermine le mouvement et la vie des producteurs. La réalité semble inversée : c’est le fétichisme de la marchandise.

La nature internationale du capitalisme s’exprime en termes de nations concurrentes qui se disputent le marché mondial et la prédominance politico-militaire qui va avec. En d’autres termes, elle se traduit par des bourgeoisies nationales en concurrence les unes avec les autres pour obtenir une plus grande part de la plus-value extorquée au prolétariat mondial. Comme dans toute lutte, il y a des nations plus fortes et des nations plus faibles. La dimension internationale du capitalisme apparaît fragmentée et hiérarchisée, mais cela ne signifie pas qu’il y ait des nations opprimées et des nations oppresseuses, il y a seulement des nations qui s’en sortent mieux que d’autres dans la concurrence mondiale. Cette configuration fait que le nationalisme et le racisme soient une caractéristique structurelle du capitalisme. Elle fait également que tout État soit impérialiste et que la guerre entre États soit un produit nécessaire et permanent du système.

Le capitalisme est la dernière société divisée en classes : il présente des continuités et des discontinuités avec les sociétés antérieures. L’émergence de la propriété privée et des classes sociales a exigé une structure patriarcale de reproduction, dont la cellule de base est la famille et où le contrôle du corps des femmes est essentiel. Le capitalisme, en tant que société de classes, continue d’avoir une structure patriarcale, mais il la reproduit selon sa logique mercantile et abstraite, qui sépare la production et la reproduction, l’espace public et l’espace privé, et fait de l’aspect biologique un obstacle à la production illimitée de valeur ou, au mieux, un coût à assumer dans ses comptes de dépenses.

Par conséquent, un mode de production qui a transformé l’être humain en marchandise ne peut être que destructeur pour l’environnement naturel. Plus le capitalisme se développe, plus il augmente sa capacité de production, plus il expulse de main-d’œuvre et plus il a besoin de matières premières et d’énergie pour sa production : en fin de compte, le développement du capitalisme va de pair avec une augmentation de la misère sociale (population excédante) et une destruction vertigineuse du monde naturel, sapant ainsi les fondements mêmes de notre existence en tant qu’espèce.

L’épuisement de la valeur en est la base. Le haut degré de socialisation et de développement des capacités productives atteint par ce système rend historiquement obsolètes non seulement les catégories spécifiques du capitalisme (valeur, marchandise, travail salarié), mais aussi celles qui ont constitué l’épine dorsale des modes de production de classe (propriété privée, famille, État). Cependant, cet épuisement n’implique pas un lent déclin vers un nouveau mode de production, mais accroît les conséquences catastrophiques de sa persistance : puisque les forces productives ne peuvent cesser de croître, leur contradiction avec les rapports de production — c’est-à-dire la contradiction entre une production de plus en plus sociale et une appropriation privée du produit — devient toujours plus violente. Le capitalisme est une machine automatique qui meurt en tuant, et il ne s’arrêtera pas si nous ne bouleversons pas révolutionnairement les rapports sociaux existants.

[Cette deuxième thèse sur le « capitalisme » aborde en fait plusieurs questions, de manière un peu dispersée. Mais surtout, elle souffre de la démarche de la précédente qui ne met pas l’antagonisme entre les classes au coeur du document et de la méthode. Il en résulte des concessions à l’idéologie gauchiste et à certaines de ses positions politiques, en particulier vis-à-vis du féminisme.

1) la sous-estimation du principe de la lutte des classes

Son premier paragraphe mentionne que le capitalisme « est le dernier mode des sociétés de classes ». Mais en soi, cela ne suffit pas, d’autant qu’il semble surtout chercher à se « distinguer » des idéologies gauchistes, donc bourgeoises et contre-révolutionnaires, en particulier sur le féminisme et l’« intersectionnalité ». Affirmer le principe de « la lutte des classes moteur de l’histoire » – malheureusement ignoré, du moins sous-estimé, répétons-le – aurait suffi à rejeter tout caractère prolétarien aux « luttes partielles » et autres « mouvements sociaux » liés à la théorie gauchiste et contre-révolutionnaire de l’inter-sectionnalité. Il en résulte une approche qui tend à accepter le terrain et le cadre gauchistes sur ces questions au lieu d’imposer le terrain de la lutte des classes et du prolétariat seule classe révolutionnaire. Cette approche conciliatrice vis-à-vis du terrain gauchiste se retrouve dans le troisième paragraphe qui, de nouveau, se focalise sur « la structure patriarcale » du capitalisme.

2) l’ignorance de la méthode historique

L’absence de référence et de cadre historique pour le développement de ces thèses, l’absence de méthode historique pourtant propre au « matérialisme historique », ouvre la porte au terrain et même en partie à la pénétration des positions du gauchisme : patriarcat et racisme seraient « structurels » au capitalisme.

Or, le matérialisme historique explique comment il détruit précisément les fondements de la famille et du patriarcat. « Dans les classes opprimées, c’est-à-dire, de nos jours, dans le prolétariat, (…) tous les fondements de la monogamie classique sont sapés. Il ne s’y trouve aucune propriété, pour la conservation et de la transmission de laquelle furent précisément instituées la monogamie et la suprématie de l’homme ; il y manque donc tout stimulant pour faire valoir la suprématie masculine. » [4] Les restes de patriarcat, et surtout le sexisme et autres discriminations à l’égard des femmes ou encore de l’homosexualité sont « autant une séquelle réactionnaire du passé mort, que l’est le droit divin sur le trône. » Ils se perpétuent parce qu’ils sont devenus « de puissants outils au service d’intérêts hostiles à ceux du peuple » comme le souligne Rosa Luxemburg [5]. Ce n’est donc pas un hasard s’ils sont largement entretenus par l’idéologie bourgeoise, en particulier sur les fractions les plus arrièrées du prolétariat, comme on vient encore de le voir avec la campagne électorale de Trump aux États-Unis. En l’absence de mouvement prolétarien significatif, ces « séquelles réactionnaires » s’exacerbent jusqu’à devenir pur sexisme, machisme, mépris et même violence sur et contre les femmes, y compris parmi les couches et individus les plus arriérées de la classe ouvrière ; et surtout jusqu’à imposer les oppositions a-classistes racisme-antiracisme, féminisme-patriarcat, qui ne peuvent que détourner et s’attaquer à l’unité du prolétariat par et dans ses luttes.

Il en va de même pour le racisme, présenté lui-aussi comme « structurel » au capitalisme. Or, le capital lui-même rend chaque prolétaire semblable à l’autre jusqu’à nier sa singularité, y compris de couleur de peau, ou de genre, d’origine, dans le processus de production et tant que travailleur salarié, de prolétaire. Et quid de l’anti-racisme ? La bourgeoisie peut très bien utiliser et favoriser les sentiments racistes comme anti-racistes en fonction du et contre le développement de la lutte prolétarienne. C’est ce qu’un document programmatique communiste doit affirmer. C’est ce que nous enseignent à la fois le principe de la lutte des classes et la méthode du matérialisme historique.

Pour le reste de cette thèse, son deuxième paragraphe explicite assez clairement le développement de l’impérialisme et se prononce, semble-t-il, sur le caractère bourgeois et contre-révolutionnaire des luttes de libération nationale et de la guerre impérialiste. Sur cette question des luttes de libération nationale, nous sommes donc aujourd’hui du même côté de la barricade que Barbaria si sa position est bien celle qui tend à émerger de la rédaction, à savoir que ces luttes de libération nationale sont aujourd’hui contre-révolutionnaires. Néanmoins, et de nouveau, l’absence de méthode historique et l’absence de précision sur le sujet, nous fait craindre que le partage de la même position de classe ne se fasse pas avec la même compréhension et la même approche militante. En effet, il fut un temps où le prolétariat pouvait, à certaines conditions, soutenir des luttes de libération nationale et où les guerres n’étaient pas impérialistes, déterminant ainsi des positions prolétariennes différentes de celles d’aujourd’hui. Nous ne sommes pas sûrs que Barbaria partage cette position.

Par contre : que signifie « épuisement de la valeur » ?]

3. Communisme

Ce futur mode de production, le communisme, n’a absolument rien à voir avec l’Union « soviétique », la Chine maoïste ou l’État cubain de Castro et Guevara. Ce que la contre-révolution a présenté comme communisme est directement la négation du programme révolutionnaire qui s’est initialement développé avec la Ligue des communistes et l’AIT en partant de la lutte du prolétariat, puis en tenant compte de l’illustre expérience historique de la Commune de Paris. C’est ce programme qui a été théoriquement synthétisé par Marx et Engels. Le fait que la contre-révolution ait emprunté les habits de la révolution et qu’elle ait inversé, un à un, les termes du communisme est bien ce qui est arrivé de pire à notre mouvement révolutionnaire. Nous nous revendiquons donc des camarades qui se sont affrontés physiquement et théoriquement, programme en main, à l’opportunisme de la IIe et de la IIIe Internationale et à la contre-révolution stalinienne, et qui ont tiré, à travers leur « minuit dans le siècle », les leçons indispensables pour le prochain assaut révolutionnaire de notre classe : nous faisons surtout référence à la gauche communiste italienne, mais aussi aux contributions antérieures des bolcheviks et de Lénine, de Rosa Luxemburg et de la gauche germano-hollandaise, ainsi qu’aux positions des internationalistes qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont rompu avec la IVe Internationale, tels que G. Munis, qui fondera plus tard le FOR, Agis Stinas ou Ngo Van.

[Il y a deux positions politiques très importantes, devenues de principe, qui sont avancées ici et que nous partageons : le caractère capitaliste des soi-disant pays socialistes, de l’URSS à Cuba en passant par la Chine ; et la revendication du combat des fractions de gauche au sein des 2e et 3e Internationales. Cette dernière est fondamentale pour pouvoir fonder les bases programmatiques du programme communiste et pour qu’un groupe révolutionnaire puisse participer à son élaboration tout comme au combat pour le parti et pour la « direction » politique des combats de classe.

Au risque d’apparaître trop pointilleux, nous regrettons la revendication des camarades – « nous nous revendiquons des camarades... » –, c’est-à-dire des individus – aussi respectables et admirables soient-ils – en lieu et place de la revendication – réduite à « référence » dans la thèse – des courants politiques que furent les fractions de gauche. Cette critique renvoie à l’observation que nous avons faite au premier paragraphe de la première thèse. Le point de départ de toute démarche matérialiste – marxiste – et communiste ne peut pas être les individus, pas même les individus révolutionnaires, c’est-à-dire même quand ils sont des militants organisés. Le point de départ ne peut être que les classes et leur expressions politiques ; le prolétariat et ses minorités révolutionnaires, courants, groupes et partis.

« Partir de l’unité-individu pour en tirer des déductions sociales et échafauder des plans de société, ou même pour nier la société, c’est partir d’un présupposé irréel... » [6]

Voilà pourquoi pour notre part, nous nous « revendiquons des combats » de la Ligue des communistes, de la 1e Internationale, de la 2e internationale, de la 3e et de tous les courants et fractions de gauche qui ont assumé la continuité historique du programme communiste en luttant contre l’opportunisme en leur sein. Revendiquer les combats ? C’est-à-dire « revendiquer » non pas les prises de position en soi, mais au moment et dans les circonstances où elles furent prises ; c’est-à-dire se situer du même côté que la Gauche marxiste sur les différentes barricades ou combats successifs aux plans politique, théorique, organisationnel, etc., auxquels elle a participé. Et, dans ce sens, nous pouvons aussi nous « référer » aux militants les plus éminents, à commencer par Marx et Engels bien sûr pour asseoir notre revendication historique et nos arguments.]

Le communisme est une société sans argent, sans marchandises et sans propriété privée, et donc sans classes sociales, sans famille et sans État. La seule façon d’abolir ces catégories est de constituer une communauté mondiale dans laquelle toutes les frontières soient détruites, la production soit planifiée en fonction des besoins humains sur la base des différentes capacités de ses membres, et le produit du travail soit distribué en fonction des besoins de chacun. Face au capitalisme, qui est basé sur la production pour la production, son but étant d’accroître constamment la valeur, le communisme est anti-productiviste, parce qu’il vise à satisfaire les besoins humains des générations présentes et futures. La transition vers le communisme impliquera un processus de réduction et de transformation de la production, ainsi que l’élimination du gaspillage permanent imposé par la forme de consommation de ce système, dont l’un des éléments centraux est la séparation entre la ville et la campagne.

[Nous partageons la conception indéniablement communiste du communisme qui est faite ici et qui renvoie à des questions de principe de classe.]

Le communisme n’est pas seulement souhaitable et possible, il est plus que jamais d’actualité. La cause même de la crise sociale et écologique que nous vivons de plus en plus, l’épuisement de la valeur, est l’aveu que le développement humain n’admet plus l’existence de la propriété privée et de ses conséquences logiques (marchandise, argent, travail salarié, classes sociales, famille, État). Il y a de moins en moins de travail, nous sommes entourés d’argent sans valeur, la classe capitaliste devient de plus en plus impersonnelle, la famille est en crise permanente, l’État voit sa souveraineté contestée à la fois par les forces nationalistes en son sein et par la force du capital international. Le capitalisme lui-même remet en cause ses propres catégories. Aucun mode de production ne naît du néant, il se construit sur les contradictions du précédent. Si le communisme est possible depuis un siècle, aujourd’hui, il est à l’ordre du jour de façon criante et urgente à la fois.

[Nous pensons que c’est une erreur de considérer que les forces nationalistes, dites « d’extrême-droite » nous imaginons, tout comme le capital international pourraient « contester » la souveraineté des États. L’impérialisme peut réduire la souveraineté des États capitalistes les plus faibles au profit des plus forts. Mais l’extrême-droite, y compris du type des libertariens américains et autres, participent au renforcement de l’État tout comme le capital international, c’est-à-dire le capital toujours en concurrence, qui a besoin plus que jamais de l’État national pour défendre ses intérêts : n’est-ce pas le cas de pays comme la Chine ou la Russie ? Et encore plus, des pays occidentaux de « libre marché », à commencer par les États-Unis et le rôle de l’État dans les politiques économiques, les bidenomics par exemple, ou encore vis-à-vis de capitalistes comme Elon Musk qui n’ont pu se développer que grâce au soutien de l’État et les commandes publiques.

Présenter les forces de droite « nationalistes » comme contestant l’État présente le risque de se tromper quant aux enjeux politiques à venir et en particulier sur la signification de leur venue au pouvoir quand elle a lieu.]

4. Révolution mondiale et dictature du prolétariat

Il est impossible de transformer les rapports existants de l’intérieur de l’État bourgeois, moyennant un patient travail législatif élargissant les espaces de pouvoir des travailleurs dans ce système. Il est également impossible de les transformer parallèlement à l’État, par un lent travail social de construction de coopératives, d’écovillages, de squats et de choses dans le même genre : l’autogestion est un piège qui nous fait intérioriser l’exploitation capitaliste avec l’idée que s’il n’y a pas de patron, il n’y a pas d’exploitation. La seule façon de mettre fin au capitalisme est une insurrection violente dans laquelle le prolétariat établit ses propres organes de pouvoir — assemblées de classe et Internationale communiste — prend les armes et détruit l’État bourgeois pour imposer sa dictature de classe.

[Nous partageons la position de classe sur le parlementarisme aujourd’hui. Mais, et de nouveau, outre que son caractère de « frontière » de classe n’est pas explicite (comme pour l’autogestion), elle est affichée sans référence historique.

Les positions sur l’insurrection prolétarienne et sur la « dictature de classe », c’est-à-dire de la « dictature du prolétariat », sont fondamentales, même si la présentation des « organes de pouvoir » manque de précision : pourquoi ne pas explicitement parler des conseils ouvriers comme organe de l’insurrection et de pouvoir ?

Par contre, l’Internationale communiste en tant qu’« organe de pouvoir » renvoie à un débat au sein du camp prolétarien, en particulier sur la question du rôle du parti dans l’exercice du pouvoir. Quelle que soit la position adoptée, le parti peut-il ou doit-il exercer le pouvoir ou non, comment imaginer que l’Internationale, ou le parti international, soit un « organe de pouvoir », assume le pouvoir, en tant qu’Internationale tant que la dictature de classe ne s’est pas étendue à l’ensemble de la planète ? Mais cette question mériterait, et mérite aujourd’hui – exige ? –, un débat approfondi que nous avons entamé au sein du GIGC, sans pouvoir le mener à terme à ce jour, et qui devrait être assumé par le camp prolétarien comme un tout.]

Le capitalisme est par nature international. Tant que la révolution ne s’étend pas à l’échelle mondiale, il est impossible de supprimer la valeur sur un territoire : il n’y a pas de socialisme dans un seul pays. Il est donc impossible de mettre fin à l’existence des classes sociales et c’est pourquoi une dictature de classe est nécessaire. Sur le territoire insurgé, cette dictature doit s’imposer autoritairement contre la réaction bourgeoise et contre le développement des rapports marchands, en commençant dès le premier jour par la réduction et la répartition maximales du temps de travail, la gratuité des moyens de subsistance fondamentaux, le désinvestissement dans la production des moyens de production et leur réorientation vers la consommation. A l’extérieur, comme seule garantie contre la dégénérescence du processus de transformation, l’Internationale doit par tous les moyens pousser à l’extension de la révolution mondiale et à l’extension de la dictature de classe sans frontières jusqu’à ce qu’elle recouvre le globe dans sa totalité. A cette fin, l’Internationale ne peut être une fédération de partis nationaux, mais un seul parti mondial avec un seul programme auquel sont subordonnées ses différentes sections, surtout celles où l’insurrection prolétarienne a été victorieuse. Ce n’est qu’alors, la révolution ayant triomphé internationalement, qu’il sera possible de mettre fin à la loi de la valeur et, par conséquent, aux classes sociales. Ainsi, l’État, l’organe né pour gérer une société fracturée en classes, sera relégué dans les poubelles de l’histoire.

[De nouveau ici, la vision du communisme et de la période de transition est clairement exposée. En particulier des objectifs que la dictature de classe doit se fixer. Dans l’ordre des priorités selon nous : 1) dictature de classe contre la bourgeoisie ; 2) l’extension de la révolution ; 3) l’amélioration maximum des conditions de vie et de travail du prolétariat – qui reste encore classe exploitée tant que le mode de production n’a pas disparu à l’échelle mondiale ; 4) planification de la production dans le sens de cette amélioration des conditions prolétariennes tout en sachant que le prolétariat au pouvoir se confrontera à la guerre civile et à la contre-révolution armée. Nous savons, surtout depuis l’expérience russe, que l’exercice de la dictature du prolétariat dans des pays ou groupes de pays plus ou moins isolés sera confrontée à une contradiction entre les nécessités de l’extension de la révolution et de la guerre civile que la bourgeoisie imposera et la défense des conditions de vie et de travail du prolétariat, c’est-à-dire entre produire pour la consommation ouvrière dans une situation de pénurie et de guerre, voire de destructions massives, d’un côté et, de l’autre, la défense du pouvoir prolétarien et de l’État de la dictature de classe.

Nous partageons la position sur l’Internationale comme ne pouvant se constituer sur la base d’une fédération de différents partis nationaux, mais sur celle d’un seul parti mondial avec un seul programme.]

5. Programme minimum et programme maximum

Le communisme est le minimum que nous devons réaliser : depuis le premier assaut mondial du prolétariat qui a commencé en 1917, précédé par les révolutions de 1848 et 1871, la révolution communiste est matériellement possible partout dans le monde. Toute revendication démocratique bourgeoise ou réformiste va donc à l’encontre de la révolution, car elle ne servirait qu’à rétablir un système qui devrait déjà être enterré. Par conséquent, les révolutionnaires ne peuvent pas reprendre ces revendications dans leur programme minimum, s’ils ne veulent pas que celui-ci finisse par aller à l’encontre de leur programme maximum : la lutte pour le communisme.

[Nous partageons ces positions – programme maximum, revendication bourgeoise ou réformiste contre la révolution – aujourd’hui. Ce faisant, nous nous retrouvons du même côté de la barricade sur ces questions aujourd’hui. C’est-à-dire pour l’époque de l’impérialisme ou décadence du capitalisme, et cela à grands traits depuis la 1e Guerre mondiale de 1914. Mais la manière a-historique avec laquelle elles sont avancées revient à une vision de type « anarchisant » et non marxiste, contraire au matérialisme historique. En effet, en mettant sur le même plan la vague révolutionnaire de 1848 en Europe et la vague révolutionnaire initiée par la Révolution russe en 1917, Barbaria semble rejeter les positions politiques prises par la Ligue des communistes et Marx : en 1848, le prolétariat pouvait et devait participer, tout en restant autonome, aux revendications « démocratiques bourgeoises » afin de favoriser, non en soi l’établissement de tel ou tel capital national, mais l’émergence du prolétariat lui-même et le développement de la lutte des classes. Les positions de Marx et Engels sur l’Irlande ou encore la Pologne à leur époque sont très claires là-dessus.

Du coup, cette démarche abstraite, a-historique, affaiblit non seulement l’argumentation en soi, mais surtout la capacité future de Barbaria à s’inscrire et s’orienter dans la lutte des classes, en tant qu’avant-garde, d’un point de vue, non pas éthique ou moral, mais en fonction de la réalité mouvante du rapport de forces entre les classes.]

C’est pourquoi nous nous opposons au soutien de tout mouvement de « libération » nationale qui, par définition, promeut la constitution d’un nouvel État bourgeois et fonde sa lutte non pas sur la confrontation entre classes, mais entre races et nations, divisant le prolétariat, le poussant à défendre les intérêts de « sa » bourgeoisie dans la lutte impérialiste et confondant l’internationalisme avec la « solidarité entre les peuples », c’est-à-dire avec le soutien depuis l’étranger à cette bourgeoisie.

[Même constat et critique : nous partageons la position en soi, nous sommes du même côté de cette barricade aujourd’hui. Mais cette position est une position à valeur « historique », non éternelle.]

La défense de la démocratie, en tant que forme d’organisation la plus caractéristique de l’État capitaliste, implique toujours le renforcement de ce même État et va toujours à l’encontre des intérêts du prolétariat : que cette défense se fasse directement, en promouvant la participation parlementaire ou des changements législatifs, ou indirectement comme un « moindre mal » face à une dictature militaire ou fasciste. Historiquement, l’antifascisme a été une profonde défaite pour le prolétariat. Il impliquait son union avec la bourgeoisie libérale — pour la défense de l’État que cette dernière avait elle-même laissé aux mains du fascisme —, l’abandon de l’internationalisme et son utilisation comme chair à canon dans une nouvelle guerre impérialiste.

[Nous sommes du même côté de cette barricade là, celle de l’anti-fascisme comme arme de la contre-révolution]

Syndicalisme n’est pas synonyme de lutte du prolétariat sur le lieu de travail : il consiste en une spécialisation de l’activité militante dans les revendications ouvrières, conduisant certains travailleurs à former des organes permanents qui finissent par s’autonomiser du reste et se constituer, avec plus ou moins de succès, en organes de négociation — c’est-à-dire de médiation avec le capital. Que ce soit à travers les syndicats ou d’autres formules plus horizontales, le syndicalisme a toujours impliqué une tendance à séparer les intérêts immédiats des travailleurs de leurs intérêts historiques. Le syndicat est la forme qui consolide cette séparation : puisque sa fonction consiste à négocier la valeur de la force de travail avec le capital, il n’aura jamais intérêt à lutter contre le salariat, auquel il doit son existence. Si les syndicats sont contre la révolution, ce n’est pas à cause des directions syndicales, mais à cause de l’activité syndicale en soi qui les reproduit sans cesse.

[Sans doute sommes-nous aussi du même côté de la barricade quant aux syndicats comme organes non prolétariens et contre-révolutionnaires… aujourd’hui. Mais, la critique du syndicalisme par les thèses est une nouvelle fois a-historique. Leur fonction contre-révolutionnaire serait liée à leur « autonomisation » et à leur fonction de négociateur de la force de travail, de médiateur… entre travail et capital, c’est-à-dire entre les classes. Le syndicat et même le syndicalisme auraient été dès leur naissance, au 19e siècle, « antinomiques » avec la lutte prolétarienne.

Cette compréhension du syndicat diffère complètement de celle que Marx et l’ensemble du mouvement ouvrier avaient en son temps : « les syndicats sont les écoles du socialisme. Dans les syndicats, les ouvriers deviennent socialistes parce qu’ils y voient chaque jour, de leurs propres yeux, la lutte contre le capital. » [7] Ici, les syndicats étaient considérés comme des organisations de combat du prolétariat contre le capital. Contrairement à la thèse de Barbaria, Marx met en évidence le lien, et non la séparation, que le syndicat permettait d’établir entre intérêts immédiats et historiques ; ou, si l’on préfère, entre les dimensions économiques et politiques de la lutte prolétarienne. Derrière cette question, il y a une divergence importante sur la compréhension de la lutte des classes et de la lutte prolétarienne en particulier.

« Il n’existe pas deux espèces de luttes distinctes de la classe ouvrière, l’une de caractère politique, et l’autre de caractère économique, il n’y a qu’une seule lutte de classe, visant à la fois à limiter les effets de l’exploitation capitaliste et à supprimer cette exploitation en même temps que la société bourgeoise. » [8]

Les deux dimensions, économiques et politiques, sont partie intégrante de la lutte révolutionnaire du prolétariat et elle se « nourrissent » l’une l’autre. C’était déjà vrai avec la lutte syndicale au 19e siècle comme ça l’est encore, beaucoup plus, aujourd’hui. La compréhension et la position sur cette question, tout comme celle sur les syndicats « médiateurs », c’est-à-dire médiateur entre les classes, ont donc des implications politiques importantes pour l’intervention des révolutionnaires dans les luttes ouvrières. [9]

Aujourd’hui, les syndicats ne sont plus des organisations unitaires du prolétariat. Les conditions de la lutte des classes entre bourgeoisie et prolétariat ont elles-aussi connues un développement et des changements au cours de l’histoire. Dans les conditions de lutte prévalant au 19e siècle, ils furent de véritable organes de défense et de lutte de la classe ouvrière. Le développement et l’affirmation du capitaliste d’État, en particulier en vue et pour les besoins de la guerre impérialiste généralisée, ont étouffé, progressivement avant la Première guerre mondiale, puis brutalement durant la guerre elle-même, toute possibilité de vie et lutte permanente du prolétariat et de ses organisations de masse. Le phénomène de la grève de masse fut la réponse prolétarienne à l’impasse et impuissance croissantes des luttes syndicales par corporation. Puis à leur intégration progressive à l’appareil d’État à partir et pour les besoins de la 1er Guerre impérialiste mondiale. La grève de masse, son phénomène, sa dynamique ou procès, s’impose d’autant plus aujourd’hui, en 2024 et dans la situation de crise et de marche à la guerre généralisée, que toute grève ou lutte ouvrière se voulant a minima « efficace », c’est-à-dire cherchant l’élargissement et l’extension pour imposer un rapport de force le plus favorable possible à la bourgeoisie, est de suite interdite, réprimée...

Cette divergence entre « syndicats médiateurs » et « syndicats organes politiques de l’État » a des implications concrètes tant dans la compréhension des luttes ouvrières, de leur dynamique propre, et des actions que mènent les syndicats, voire auxquelles ils appellent, que dans le rapport entre dimensions économiques et politiques de la lutte ; par exemple dans l’intervention et la position à avoir vis-à-vis des revendications économiques et politiques. En effet, loin d’adopter une attitude indifférentiste vis-à-vis des revendications économiques, les révolutionnaires ont le devoir de mener le combat, contre les forces syndicales, pour la mise en avant des revendications les plus unitaires possibles, qui puissent intéresser le maximum de prolétaires et de lieux de production, afin d’élargir et généraliser leur lutte ; et ainsi imposer un rapport de force le plus favorable possible à la bourgeoisie. Le choix des revendications économiques doit être un moment de l’extension et de l’unification des luttes et non de leur division. En ce sens, le combat pour établir des revendications le plus unitaires possibles, selon les moments et les lieux, devient un combat politique contre les forces bourgeoises en milieu ouvrier et plus largement contre l’État.

« L’élément économique et l’élement politique y [dans la grève de masse] sont indissolublement liés. (…) Lorsque la lutte politique s’étend, se clarifie et s’intensifie, non seulement la lutte revendicative ne disparaît pas mais elle s’étend, s’organise, et s’intensifie parallèlement. Il y a interaction complète entre les deux. » [10]

Il en résulte qu’aujourd’hui la fonction des syndicats n’est pas de « négocier » plus ou moins bien, en tant que supposés médiateurs, la valeur de la force de travail. Mais au contraire de participer à l’abaissement permanent de celle-ci par le capital, tout en veillant à garder un minimum de crédibilité et d’efficacité politiques – et idéologiques – afin de pouvoir continuer à encadrer le prolétariat et, au besoin, saboter ses luttes et prévenir toute dynamique de grève de masse. Les syndicats doivent donc être compris et dénoncés comme organes politiques à part entière de l’État capitaliste.]

(à suivre dans le prochain numéro de notre revue.)

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Notes:

[3. « La méthode dialectique s’oppose à la méthode métaphysique. Celle-ci, héritage tenace d’une formulation erronée de la pensée, dérivée de conceptions religieuses fondées sur la révélation dogmatique, présente les concepts des choses comme immuables, absolus, éternels et réductibles à certains principes premiers, sans rapport les uns avec les autres et dotés d’une sorte de vie autonome. Pour la méthode dialectique, toutes les choses sont en mouvement, et non seulement cela, mais dans leur mouvement elles s’influencent les unes les autres, de sorte que même leurs concepts, c’est-à-dire les reflets des choses elles-mêmes dans notre néant, sont liés et en relation les uns avec les autres. La métaphysique procède par antinomies, c’est-à-dire par des termes absolus opposés les uns aux autres. Ces termes opposés ne peuvent jamais se mélanger ou s’atteindre, et rien de nouveau ne peut naître de leur connexion, si ce n’est la simple affirmation de la présence de l’un et de l’absence de l’autre, et vice-versa. » (Sul metodo dialettico, Prometeo, Serie II, n°1,1950)

[4. Friedrich Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État, 1884, Éditions Sociales.

[5. Rosa Luxemburg, Suffrage féminin et lutte de classes, 1912.

[6. Le principe démocratique, Rassegna Comunista, année II, n 18, 28 février 1922.

[7. Interview de Marx de 1869 au Volkstaat reproduit par La Révolution prolétarienne #26 de 1926.

[8. Rosa Luxemburg, Grève de masse, parti et syndicat, Maspero, souligné par Luxemburg.

[9. cf. notre débat avec la TCI à propos des grèves en Grande-Bretagne de l’été 2002 in Révolution ou guerre #24 (http://igcl.org/Suite-de-la-correspondance-avec-B)

[10. Rosa Luxemburg, idem.