Révolution ou Guerre n°13

(Semestriel - Octobre 2019)

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Salut à l’adhésion de Klasbatalo à la Tendance Communiste Internationaliste

Nous saluons l’adhésion du groupe Klasbatalo du Canada à la TCI [1]. De fait, objectivement, elle vient renforcer non seulement la TCI mais aussi la Gauche communiste dans son ensemble. En premier lieu, il importe d’éclairer rapidement certains lecteurs non avertis des subtilités du développement de la Gauche communiste au Canada. Ils en étaient peut-être rester au Klasbatalo d’origine des années 2000 ; à celui qui s’était dissout en 2013 en même temps que la Fraction Internationale de la Gauche Communiste (ex-FICCI) pour former notre groupe, le GIGC. Au départ, ce nouveau Klasbatalo fut reformé – plus ou moins formellement – par deux camarades ayant démissionné du GIGC en 2014 et 2015. À juste titre, et de manière responsable – nous l’avons même encouragé en son temps –, ils prirent contact avec la TCI comme l’article tente de l’expliquer. Par la suite, d’autres camarades ont rejoint le groupe pour entamer des discussions avec la TCI en vue de leur adhésion. Nous pouvons regretter que la reprise du nom Klasbatalo puisse prêter à confusion d’autant que les camarades ne font aucun bilan critique du Klasbatalo des années 2000, ni se positionnent par rapport à son histoire et son impact dans le milieu canadien et surtout montréalais – s’en revendiquent-ils ? Et si oui, dans quelle mesure ? Quelles positions ? Quelles faiblesses politiques ? Il n’en reste pas moins que leur adhésion à la TCI est en soi un pas en avant dans le combat pour le parti.

Nous espèrons pouvoir développer des relations fraternelles d’autant que nous sommes présents dans la même ville que les camarades, Montréal. Cela romprait avec la politique sectaire et opportuniste, parfois même directement provocatrice et hostile, que l’ancien groupe de la TCI au Canada, le GIO, avait menée à notre endroit. Notre compréhension et pratique du regroupement international – qui, nous le répétons une fois de plus, doit s’articuler autour de la TCI – tourne le dos à tout esprit de compétition ou de rivalité avec celle-ci, en particulier pour gagner des membres. Or, bien souvent en Amérique du nord, elle a tendance à ne considérer la question du regroupement que sous l’angle, pour le moins réducteur, de l’adhésion de nouveaux membres dans ses propres rangs ce qui l’amène à considérer comme superflu tout débat ouvert et public visant à la rupture politique avec les positions gauchistes et à la clarification des positions de la Gauche communiste comme un tout. Cela ne peut qu’affaiblir sur le long terme les forces et les militants qui la rejoignent. Dans le passé, cette politique de regroupement avait laissé la porte ouverte à ce que « le GIO (…) tende trop souvent à se laisser entraîner par le mouvement dans une sorte de populisme de gauche et à ne pas avancer sa propre contribution révolutionnaire » comme le dit la TCI elle-même – en fait, son ancien groupe au Canada adoptait « trop souvent » des positions, des interventions et des pratiques gauchistes, de type maoiste, avec lesquelles ses principaux membres n’avaient jamais vraiment rompu et contre lesquelles nous l’avions avertie à l’époque.

À ce jour, Klasbatalo 2e version ignore complètement l’existence du GIGC à Montréal alors même que nous pourrions y développer en commun un espace et une dynamique politiques de la Gauche communiste comme un tout – par exemple et malgré nos invitations, il refuse de participer à nos réunions publiques. De même et plus important, l’article de la TCI ne rend pas compte du contenu des discussions sur la plateforme ayant précédé l’adhésion. Alors même qu’il précise que la discussion exigea de « faire quelques changements mineurs avec [la] plateforme » de Klasbatalo – plateforme jamais publiée à notre connaissance. Quels furent ces changements ? Ensuite, y a-t-il deux plateformes, l’une du groupe et l’autre de la TCI ? Si oui, pourquoi ? Et quelles différences entre les deux ? Nul doute que le compte-rendu de ces discussions pourrait servir de référence pour d’autres cercles ou individus et ’ouvrir’ le débat au camp prolétarien, en particulier à ses composantes qui s’inscrivent dans le combat pour la formation du parti, à ses forces partidistes.

Notre expérience passée avec le GIO et les faiblesses de l’intervention de la TCI en matière de regroupement nous invitent à être d’entrée vigilants et critiques. Nous ne voudrions pas que les fautes et les dérives, de différents ordres, que la TCI et son ancien groupe au Canada avait connues, puissent se reproduire. À plusieurs reprises, elle nous a reproché dans des correspondances internes de nous mêler de ce qui nous ne regardait pas. Or, la politique et le devenir de la principale organisation de la Gauche communiste aujourd’hui sont aussi notre affaire. Non seulement parce que cette politique, via le GIO et... les débuts de ce Klasbatalo, a eu diverses conséquences pratiques directes négatives sur notre propre existence, mais aussi et surtout parce qu’il en va du camp prolétarien comme un tout, du parti en devenir. La vie et la bonne marche de la TCI sont aussi notre affaire et devrait être celle de tous.

Salut donc à Klasbatalo ! Salut critique, mais salut fraternel !

Le GIGC, septembre 2019

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