(Septembre 2022) |
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Comités No War But the Class War – « Pas de guerre, sauf la guerre de classe » au Canada
Dans la foulée de la guerre impérialiste en Ukraine qui, de conflit larvé depuis 2014, a éclaté en guerre ouverte en février dernier, la Tendance Communiste Internationaliste (TCI) a pris l’initiative de mettre sur pied de comités de lutte contre la guerre impérialiste. Ces comités, appelés No War but the Class War (NWBTCW) en langue anglaise, participent maintenant au « mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses [1] » aux quatre coins du monde, entre autres à Liverpool, Montréal, Rome, en Turquie, d’autres comités étant sur le point de naître notamment à Toronto et Paris.
Déjà, une première réunion publique organisée par le collectif Klasbatalo, section canadienne de la TCI, avait eu lieu à Montréal au tout début de l’été concernant la crise du logement et son lien intrinsèque avec la crise économique mondiale. Il faut dire que le seul fait d’enfin se réunir entre communistes pour discuter des enjeux de la lutte de classes après plusieurs mois d’isolement social forcé à cause de la pandémie de covid doit avoir été vécu par de nombreux camarades comme une bouffée d’air frais.
La première réunion du comité NWBTCW-Montréal eut lieu fin juillet. Le thème de la rencontre concernait le mouvement revendicatif des travailleurs de 1972 dans la province de Québec, en particulier autour des luttes très combatives dans la ville de Sept-Îles, où une dynamique de grève de masse [2] s’était mise en branle. Un des camarades de Klasbatalo a fait une présentation politiquement assez juste des événements. Le lecteur peut toujours se référer à l’article de la revue 1919 #3 intitulé « Si nous pouvons leur montrer, nous sommes capables de tout » : la grève générale du Québec de 1972 [3] pour avoir une idée plus précise de la présentation qui était en somme basée sur ce texte.
Par la suite, une discussion plus large fut initiée. Les camarades de Klasbatalo ont très justement fait le lien entre la grève de 1972 et la guerre impérialiste qui a cours en ce moment même en Europe. En effet, c’est en se basant sur ses propres intérêts de classe et ses propres revendications économico-politiques que le prolétariat peut espérer freiner la dynamique de guerre impérialiste et mettre de l’avant son propre programme politique : la révolution communiste. En d’autres termes, c’est la lutte des classes qui dicte en dernière instance le cours de l’histoire. En ce sens, les comités NWBTCW ne sont pas pacifistes, mais visent à transformer la guerre impérialiste en guerre civile, en guerre de classe. La dynamique de grève de masse de 1972 qui fut finalement et malheureusement étouffée par les syndicats et l’État bourgeois montre tout de même la voie politique que nous devons prendre aujourd’hui encore.
Par conséquent, nous supportons pleinement et faisons nôtre ce positionnement politique de la TCI et de sa section canadienne. Nous nous engageons aux côtés de la TCI dans les comités NWBTCW selon nos capacités et là où nous le pouvons.
Enfin, nous nous devons de souligner l’esprit très fraternel des camarades de Klasbatalo : ceux-ci nous ont accueillis à bras ouvert, nous ont permis d’utiliser leur table de littérature pour exposer notre propre littérature au côté de celle de la TCI, etc. C’est une attitude politique absolument positive et sérieuse du point de vue militant qui est en phase avec les enjeux d’importance historique auxquels notre classe, le prolétariat, est actuellement confrontée.
Notes:
[1] Marx et Engels, L’idéologie allemande,
[2] Les termes que nous utilisons ont des implications politiques. Nous préférons le terme grève de masse, tel qu’utilisé entre autres par Rosa Luxemburg, au terme pour le moins ambigu de grève générale. Le premier rend compte d’une conception dynamique de la lutte des classes où tout mouvement revendicatif des prolétaires doit éventuellement et nécessairement poser la question de la conquête du pouvoir politique. Le second tend à reprendre le mythe apolitique et syndicaliste révolutionnaire selon lequel il suffit aux prolétaires de se croiser les bras et arrêter le travail pour que le capitalisme tombe…