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Après la victoire du Brexit, les contradictions du capitalisme explosent à tous niveaux ! Seule la révolution prolétarienne internationale peut y mettre fin ! (24 juin 2016)

L’impasse économique du capitalisme et l’inévitable alternative historique Révolution prolétarienne ou guerre impérialiste généralisée dictent de plus en plus directement leur loi au cours des événements faisant exploser en tous sens les contradictions du capitalisme et ses limites. Le référendum britannique actant la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne et la violence de la répression des manifestations ouvrières en France, allant jusqu’à l’interdiction de celles-ci (!), en sont les expressions les plus récentes. Ce sont les pays du cœur historique du capitalisme qui sont directement touchés – l’Europe occidentale – alors que le mythe d’une relève par des pays "neufs", "émergents", comme la Chine ou le Brésil, s’est effondré. Pour le capital, si le prolétariat international le laisse faire et ne le détruit pas avant, l’issue de cette spirale infernale est connue : une 3e guerre impérialiste mondiale.

Pour la prochaine guerre impérialiste généralisée, la Grande-Bretagne choisit définitivement les États-Unis contre l’Europe

Le Brexit, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, exprime avant tout le choix, sans doute définitif, de la bourgeoisie anglaise de se dresser auprès des États-Unis dans la rivalité impérialiste contre l’Europe continentale réunie autour de l’Allemagne. L’explosion et la pression des contradictions obligent aujourd’hui les acteurs du monde capitaliste, ici la bourgeoisie anglaise, qu’ils le veuillent ou non, à faire des choix douloureux et tranchés. Acculés par la crise et la guerre, le juste milieu, un pied dans l’Europe, un pied au-dehors, n’est plus possible. Et « chaque fois qu’il nous faudra choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons le grand large ! Chaque fois qu’il me faudra choisir entre Roosevelt et vous, je choisirai Roosevelt » avait dit Churchill à De Gaulle. C’est aujourd’hui, contradictions aiguës du capitalisme oblige, qu’il a fallu choisir. C’est dire la réalité et la gravité des enjeux historiques aujourd’hui.

Produit des contradictions du capitalisme, le Brexit devient à son tour un facteur d’aggravation de ces contradictions. En obligeant sans doute l’Europe réunie autour de l’Allemagne à réagir et à renforcer l’unité du "noyau dur" historique de l’UE et son rapprochement avec la Russie et la mise en place d’une véritable "défense européenne" indépendante de l’OTAN. En aggravant encore la guerre économique à commencer par la guerre des monnaies. Enfin, en provoquant dès l’annonce des résultats du référendum, la chute des bourses au risque de provoquer un nouvelle crise financière mondiale – à l’heure où nous écrivons, c’est une hypothèse qu’on ne peut écarter, ni argumenter ici.

Est-il besoin de dire que les ouvriers britanniques n’ont rien de bon à attendre de cette sortie ? Et qu’il en va de même des ouvriers sur le continent ?

La bourgeoisie française à l’avant-garde de la guerre de classe du capital contre le prolétariat international

Après 4 mois de mobilisation massive et d’affrontements violents avec la police anti-émeute contre une nouvelle attaque sur les "droits du travail" contre toute la classe ouvrière, devant la maintien de la mobilisation généralisée dans tout le pays, la bourgeoisie française a été contrainte de pousser jusqu’au bout sa logique de violence étatique en interdisant la manifestation parisienne du 23 juin dans un premier temps ; puis, devant le risque d’une manifestation illégale massive et incontrôlable, elle s’est arrangée avec les syndicats pour une manifestation réduite faisant le tour de la Place de la… Bastille (symbole !). Du jamais vu depuis la guerre d’Algérie ! Loin de représenter une force de l’État français, cet usage massif de la violence et de la répression exprime sa faiblesse politique et idéologique. Là aussi, les contradictions du capitalisme explosent au point de contraindre la bourgeoisie à mettre en péril son masque démocratique. Le risque en est de réduire à néant la mise en avant de forces politiques de gauche dites "radicales" qui pourraient garantir un contrôle plus ou moins efficace au plan politique des luttes ouvrières à venir – ce que les syndicats ne peuvent pas faire. L’idéologie "citoyenne" et "républicaine" que la mise en place des "nuit debout" visait à mettre en avant, à l’initiative de personnalités et de groupes politiques de gauche et gauchistes allant du PC aux trotskistes et anarchistes et avec l’appui massif des médias tout au long du mois d’avril, est vite passée de mode face à la répression et à la confrontation avec l’État que chaque manifestation imposait.

Là aussi, il n’y a plus beaucoup de place pour le "juste milieu" et le caractère violent et de classe de l’État est contraint de s’afficher. Le Patriot Act à la française, en fait à l’européenne, mis en place après les attentats sanglants de 2015 à Paris est appelé à durer. Il est fait pour réprimer durement, et dans le sang, les révoltes ouvrières et populaires qui germent.

La faiblesse historique de la bourgeoisie internationale

Contrairement aux apparences, le Brexit et la répression massive en France n’expriment pas la force de la bourgeoisie internationale mais bel et bien sa faiblesse historique. Crise et guerre impérialiste se présentant en même temps et parce que touchant directement aux conditions de vie, deviennent facteurs de réflexion et d’extension de la conscience de classe dans les rangs ouvriers. Ce qui ne veut pas dire que la lutte est et sera facile. Mais plutôt que la bourgeoisie, affaiblie historiquement, se défendra, et se défend déjà, en utilisant tous les moyens à sa disposition. Les inévitables et nécessaires confrontations massives entre les classes qui ont commencé vont devenir d’une violence inégalée dans l’histoire. Aucune illusion sur la démocratie bourgeoise, le danger en est mortel.

Aujourd’hui, en s’affrontant chaque fois plus à l’État, à ses forces politiques et syndicales, à sa police et sa justice, c’est-à-dire en assumant aussi la dimension politique de leurs luttes, de fortes minorités de prolétaires commencent à réfléchir et à prendre conscience de la nécessité de détruire cette société et d’en construire une autre. La perspective d’une société sans misère et sans guerre, sans classes sociales, sans exploitation, sans capital, ni marchandises, ni argent, redevient un enjeu politique de conscience entre les classes et un combat qui touchent les prolétaires les plus avancés bien au-delà des simples minorités révolutionnaires. Lutter contre les effets de la crise et refuser la guerre impérialiste de manière conséquente et efficace exige de détruire le capitalisme. Voilà sans doute la réflexion qui s’étend dans nombre de secteurs ouvriers. Mais cette prise de conscience en masse ne suffira pas. Il faut aller plus loin.

C’est armé de la perspective de la révolution prolétarienne et du communisme (qui n’a rien à voir avec le capitalisme d’État stalinien ayant prévalu en Russie et en Chine), c’est-à-dire avec les mots d’ordre d’insurrection prolétarienne, de dictature du prolétariat, des conseils ouvriers, que la lutte contre la misère et les guerres peut réellement devenir efficace. Car seuls ces mots d’ordre "historiques" fournissent la méthode et les moyens au combat de classe réel contre le capital et l’État bourgeois dès aujourd’hui. Voilà pourquoi les groupes communistes sont indispensables et pourquoi il faudra, dès que possible, constituer un parti communiste international et internationaliste ; celui-là même qui sera le principal porteur de la perspective communiste.

Voilà aussi pourquoi, outre le développement et l’animation du combat de classe contre les attaques, les prolétaires les plus combatifs et conscients doivent se regrouper, s’organiser entre eux, en comité de lutte par exemple, et aussi essayer de se rapprocher, de discuter et de lutter aux côtés des groupes communistes.

Les contradictions du capitalisme explosent au grand jour.

Faisons exploser le capitalisme !

Le Groupe International de la Gauche Communiste (Révolution ou Guerre), 24 juin 2016.

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